LE RAPPORT SECRET DE DUCHESNEAU DÉVOILÉ
Jacques Duchesneau s’indigne, dans son rapport, de la « catastrophe morale » que constituent selon lui les liens qu’ont entretenus le controversé entrepreneur Franco Fava et le Parti libéral du Québec.
Collecteur de fonds pendant 30 ans pour le PLQ, Fava « a ses entrées au sommet de la fonction politique », écrit Duchesneau.
« Par ailleurs, des entreprises qui appartiennent à des membres de sa famille ont obtenu pour quelque 780 millions $ de contrats d’hydro-québec depuis huit ans », poursuit-il.
« Comment le grand argentier d’un parti politique peutil éthiquement soumissionner sur des projets publics ? [...] Où est la barrière entre le politique et la construction ? » se demande l’ex-policier devenu politicien.
« Cet homme n’a été accusé d’aucun crime. Par contre, il nous permet de voir qu’il y a des vices dans le système et dans l’institution politique. L’idée n’est certainement pas de le présenter comme un individu corrompu, mais de révéler des dysfonctionnements », précise Duchesneau.
MULTIPLES ALLÉGATIONS
Franco Fava est un ex- dirigeant de la firme Neilson Excavation, fondée par son père.
Il a beaucoup fait parler de lui en 2010, lors de la commission Bastarache sur le processus de nomination des juges.
L’ex-ministre de la Justice Marc Bellemare avait affirmé avoir fait l’objet de pressions de la part du collecteur de fonds pour la nomination de juges à la Cour du Québec, dans le cadre de rencontres en personne et de conversations téléphoniques.
Fava avait vigoureusement nié ces allégations, affirmant même n’avoir jamais parlé au téléphone avec Marc Bellemare.
Le nom de Franco Fava a également refait surface à la fin 2016, lorsqu’une enquête de Radio-canada a révélé qu’il aurait été un des quatre individus à avoir empoché des centaines de milliers de dollars dans le cadre de transactions immobilières impliquant la défunte Société immobilière du Québec (SIQ).
« Ce serait la plus importante fraude dans une société d’état au Québec et peut-être même au pays », soutenaient les journalistes de RadioCanada. À ce jour, aucune accusation n’a été déposée.