Le Journal de Quebec

Les bonnes blagues de mononcle Jean

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Ainsi, Jean Charest trouve ça drôle, de faire l’objet d’une enquête de L’UPAC.

Et il blâme les médias de trop s’intéresser à ses liens avec Marc Bibeau, grand argentier du PLQ qui profitait de ses liens avec le premier ministre pour mettre la moitié du Conseil des ministres à la dispositio­n de ses amis fortunés. Ben coudonc. Drôle de sens de l’humour…

PISSER DANS SES CULOTTES

N’en déplaise à monsieur Charest, la grande majorité des Québécois ne trouvent absolument rien de drôle à ce que le politicien qu’ils ont élu à trois reprises soit l’objet d’une enquête par une unité luttant contre la corruption.

Ils ne trouvent rien de drôle au fait que l’ex-vice-première ministre du Québec soit accusée de complot, de corruption, de fraude et d’abus de confiance.

Ils ne trouvent rien de drôle à ce qu’un non-élu ait profité de son amitié avec le premier ministre pour en mener aussi large au sein du gouverneme­nt.

Ils ne trouvent rien de drôle au fait que le PLQ ait laissé tomber ses « belles et grandes valeurs » pour devenir une machine à collecter de l’argent.

Ils ne trouvent rien de drôle à ce que Marc-yvan Côté ait continué de travailler pour le parti de Jean Charest alors qu’il venait d’être banni à vie du Parti libéral du Canada.

Monsieur Charest se tapait peut-être sur les cuisses en écoutant les audiences de la commission Charbonnea­u, il trouvait peut-être les témoignage­s de ses amis désopilant­s, il pissait peut-être dans ses culottes en entendant des collecteur­s de fonds, des organisate­urs politiques et des propriétai­res de firmes de génie-conseil raconter dans le menu détail comment ils fourraient la loi électorale et contournai­ent le système d’attributio­n de contrats publics, mais il était bien le seul.

BONJOUR LE CYNISME

Que monsieur Charest ait choisi de faire publiqueme­nt des blagues sur des sujets aussi délicats et que les militants libéraux présents dans la salle aient ri d’aussi bon coeur à ses « bons mots » en dit long sur ce parti.

Et après ça, l’ex-premier ministre nous fait la leçon sur le cynisme ! La démagogie ! Le populisme ! Non, mais, on rêve ou quoi ? « J’ai vu des reportages sur des affaires, des déplacemen­ts que j’aurais faits, que je ne connaissai­s pas, qui n’ont jamais été faits, en présentant ça comme quelque chose de grave, comme si j’avais fait quelque chose, alors que je ne sais pas ce qu’on me reproche et que personne ne m’a posé de questions là-dessus », a lancé monsieur Charest.

Mais lorsqu’une journalist­e lui a demandé, en point de presse, pourquoi il appelait si souvent le grand argentier Marc Bibeau, monsieur Charest s’est indigné qu’on le questionne là-dessus et a refusé de répondre !

Heu… Vous voulez que les journalist­es vous posent des questions ou pas ?

SOURIRE AMER

Faire ce genre de blagues devant une assemblée de militants libéraux est une chose.

Mais nous ne sommes plus dans les années 60 : ce qui se passe au Congrès ne reste plus qu’au Congrès.

Si les propos de l’ex-chef libéral ont déridé les militants qui en avaient peut-être bien besoin, vu les derniers sondages, ils ont consterné le public en général.

Pas toujours une bonne idée, d’inviter son ex…

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