L’opposition recrute
À titre d’opposition officielle à l’hôtel de ville, Québec 21 dispose d’un budget d’environ 550 000 $, dont la majeure partie sera consacrée à l’embauche de personnel. Cette opération s’avère un important test pour le chef, Jean-françois Gosselin.
D’anciens collègues adéquistes avaient reproché à M. Gosselin son faible instinct politique, dans nos pages cet été. Le recrutement de son personnel, choix sur lequel il aura le dernier mot à titre de chef, démontrera à quel point il a appris de ses erreurs commises durant la récente campagne électorale municipale.
C’est précisément l’entourage du chef de l’opposition qui lui permettra soit de bâtir sa crédibilité, soit de courir à la catastrophe devant l’équipe du maire Labeaume. Ce serait une grave erreur de sous-estimer ces derniers, qui sont très efficaces tant à l’interne qu’en tant qu’équipe, avec 17 élus sur les 21 conseillers municipaux.
GARDE RAPPROCHÉE
Afin de former son « war room », ou sa garde rapprochée, M. Gosselin doit dénicher un ou une chef de cabinet qui deviendra le cerveau derrière les sorties et prises de position du parti. Ce sera aussi cette personne qui devra le guider et l’encadrer afin qu’il soit le plus efficace possible.
Il devra aussi s’adjoindre un attaché de presse, qui devra établir des liens efficaces avec les divers représentants des médias. Le tableau se complète par l’embauche d’attachés politiques et de recherchistes, qui s’occuperont de monter les dossiers en prévision des conférences de presse et des conseils municipaux.
Pendant la campagne électorale, trop d’amateurs tentaient de s’improviser experts, au sein de Québec 21, ce qui a nui au chef et à son image. Plusieurs erreurs de faits et de chiffres ont été commises, ce qui ne doit pas se répéter avec les élus sous peine d’entacher, voire même de détruire, la crédibilité du chef de l’opposition et son équipe.
M. Gosselin aura donc avantage à s’entourer de gens expérimentés, qui seront également plus nuancés que les fondateurs du parti. L’une des premières stratégies qu’il doit mettre en place consiste à mieux communiquer avec les médias, et non de tenter de les contrôler ou de mener contre eux une bataille aussi inutile qu’improductive dont aucun politicien n’est jamais sorti gagnant.
QUELQUES NOMS
J’ose avancer quelques noms. Ex-journaliste et ex-organisateur politique chez les conservateurs, Martin Paquet, qui s’occupe du « comité de transition » du parti, pourrait bien agir à titre de chef de cabinet ou encore d’attaché de presse. Il a d’ailleurs joué ce dernier rôle après l’assermentation de M. Gosselin, jeudi. Je m’attends également à ce que Serge Marcotte, président du parti, demeure au sein de l’équipe. Il serait également avisé que l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Québec ne soit pas qu’un boy’s club. Parmi le groupe d’individus qui a fondé le parti, et formé son quartier général pendant la campagne, on ne retrouvait AUCUNE femme. Il n’y avait par ailleurs qu’une poignée de candidates féminines sur les 21 prétendants aux titres de conseillers municipaux. La présence de femmes au sein de l’organisation du parti aurait certainement favorisé une dynamique plus constructive et les combats de coqs à l’interne auraient fait place à des discussions plus pertinentes. Les femmes forment après tout 50 % de la population. Ce serait bien de songer à les représenter. Pas de doute que la colistière Nancy Piuze, femme d’affaires appréciée, ferait elle aussi une très bonne attachée politique.