La grogne monte chez les pharmaciens d’hôpitaux
Les pharmaciens d’hôpitaux sont en colère contre le gouvernement provincial, qui ne leur a toujours pas payé des augmentations de salaire, négociées il y a plus de deux ans.
« Les pharmaciens d’établissements se sentent non respectés. […] Notre groupe a été très patient et rien ne justifie un jour d’attente de plus », dénonce le président de l’association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES), François Paradis.
Plus de 1300 pharmaciens ont signé une pétition envoyée au gouvernement pour réclamer un montant moyen d’environ 5000 $ qui leur est dû.
En mars 2015, les pharmaciens d’hôpitaux ont été le premier groupe du réseau de la santé à conclure une entente de principe avec le gouvernement. Ils ont accepté que leur soient applicables les mêmes pourcentages d’augmentation, sans les connaître, que ceux qui allaient être négociés aux tables centrales de négociation.
Ces hausses sont connues depuis 2016 et les autres syndiqués du réseau les ont reçues, mais pas les pharmaciens.
Le ministère de la Santé répond que l’entente conclue doit encore être modifiée pour revoir la structure de gestion des départements de pharmacie depuis la création des CIUSSS et que les ajustements salariaux ne seront versés qu’à ce moment. Les sommes dues seront alors versées de façon rétroactive, précise le ministère. Mais pour M. Paradis, la structure de gestion n’a aucun lien avec le salaire, qui ne changera pas, dit-il. Le président de L’APES déplore aussi que le ministère ait changé cinq fois de porte-parole depuis le début.
DÉLAIS « DISSUASIFS »
La pharmacienne d’établissements Audrey Séguin dit que ces délais sont « dissuasifs » pour les futurs pharmaciens, alors que leur profession peine à recruter. Les pharmaciens d’hôpitaux doivent faire de plus longues études, pour un salaire souvent moins élevé, rappelle-t-elle.
« Nous faisons toute l’adaptation au quotidien [avec les CIUSSS], mais on refuse de nous donner ce qui a été entendu », déplore son collègue Jude Goulet.
« Il reste moins de temps avant la prochaine négociation [que depuis la signature de celle en cours] et on n’a même pas accès à cet argent-là », souligne-t-il.