Québec et le DGEQ se renvoient la balle
Le vote électronique pourrait stimuler la participation La ministre Kathleen Weil et le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) refusent de prendre l’initiative pour mettre en place le vote par internet.
Le Journal rapportait hier matin que le DGEQ, Pierre Reid, demande aux élus provinciaux d’envisager l’implantation du vote électronique afin de stimuler la participation aux élections. Lors des dernières élections municipales, seuls 44,8 % des électeurs ont exercé leur droit de vote.
Interpellée à Québec, la ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Kathleen Weil, répond qu’il revient au DGEQ de réclamer des fonds supplémentaires à l’assemblée nationale pour étudier la question.
DÉSACCORD
La ministre évoque « l’indépendance » de l’institution et affirme que les parlementaires ne peuvent lui confier un mandat sans qu’il le réclame officiellement.
Mais le DGEQ a une lecture bien diffé- rente et rappelle que Pierre Reid a fait sa demande aux parlementaires lors de son passage devant la Commission des institutions en octobre dernier. Il s’agit d’un « choix de société et notre institution ne peut pas porter seule cette question », affirme sa porte-parole, Stéphanie Isabel.
Malgré tout, la ministre Weil ne ferme pas la porte. « C’est sûr que, a priori, c’est une bonne idée de vouloir maximiser la participation aux élections, dit-elle. Mais, les expériences ailleurs dans le monde et ailleurs au Canada, ce n’est pas concluant. »
ÉLECTIONS SCOLAIRES
Sur le principe, les partis d’opposition appuient l’implantation du vote en ligne, qui pourrait notamment se faire par un projet-pilote. « Les élections pour les commissions scolaires pourraient être l’occasion de le faire », souligne Kathleen Weil.
La Fédération des commissions scolaires, qui prône le vote électronique depuis quelques années aux élections scolaires, a salué l’ouverture du DGEQ. En 2014, le taux de participation n’avait même pas atteint la barre des 5 %.