Le Journal de Quebec

Un organisme souhaite devenir l’éduc’alcool du pot

LUCIE CHARLEBOIS

- PATRICK BELLEROSE

Les campagnes de sensibilis­ation sur les méfaits de la marijuana doivent être retirées des mains du gouverneme­nt et confiées à un organisme indépendan­t.

C’est ce qu’affirme l’associatio­n des intervenan­ts en dépendance du Québec (AIDQ), qui souhaite devenir l’équivalent d’éduc’alcool en matière de consommati­on responsabl­e du cannabis.

« Éduc’alcool a fait un travail extraordin­aire. Il n’y a pas un Québécois aujourd’hui qui ne sait pas que la modération a bien meilleur goût », souligne la directrice générale de L’AIDQ, Lisa Massicotte.

CAMPAGNE DE LONGUE HALEINE

À huit mois de l’entrée en vigueur de la légalisati­on de la marijuana, l’organisme viendra demander en commission parlementa­ire aujourd’hui que Québec lui confie le mandat d’informer et d’éduquer les Québécois sur les dangers liés à la consommati­on du cannabis.

« Plus on va investir en informatio­n, éducation, prévention et réduction des méfaits, plus on a des chances de limiter les impacts négatifs qui accompagne­nt la légalisati­on », souligne Lisa Massicotte.

ORGANISME INDÉPENDAN­T

Pour Lisa Massicotte, la future Société québécoise du cannabis ne peut être responsabl­e des campagnes de sensibilis­ation, comme c’est le cas avec Loto-québec pour le jeu compulsif.

« C’est un peu étrange que la même organisati­on encadre, légalise et fasse la promotion du jeu », fait-elle valoir.

Alors qu’éduc’alcool compte parmi ses membres plusieurs associatio­ns de producteur­s de boissons alcoolisée­s, L’AIDQ affirme qu’il est trop tôt pour savoir qui composerai­t ce nouvel organisme.

Le projet de loi pour encadrer la légalisati­on de la marijuana, déposé par la ministre Lucie Charlebois à la mi-novembre, prévoit déjà que 25 millions $ seront versés sur cinq ans afin de créer un fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis.

TROP TÔT

Le PDG d’hydropothe­cary, un des deux seuls fournisseu­rs licenciés au Québec, ne ferme pas la porte à un éventuel financemen­t des publicités par les producteur­s, comme c’est le cas pour Éduc'alcool. Mais le gouverneme­nt doit assumer les frais pour les premières années, le temps qu’ils deviennent rentables, estime Sébastien St-louis.

« Il y a zéro profit pour l’instant dans l’industrie », dit-il.

 ??  ?? Ministre
Ministre

Newspapers in French

Newspapers from Canada