Labeaume se rattrape
TORONTO | Après avoir essuyé son pire échec, avec l’abandon du SRB, le maire Labeaume n’entend clairement pas manquer son coup une fois de plus pour doter Québec d’un système de transport en commun structurant.
De passage à Toronto, où étaient réunis hier les maires de grandes villes canadiennes, M. Labeaume s’est montré des plus convaincant en ce qui concerne la nécessité et la faisabilité d’un tel projet. Québec est un incontournable, a-t-il clamé, ajoutant que maintenant qu’il a son mandat, il a la ferme intention de « reprendre le terrain perdu » et « de clencher ».
Après une campagne zen, M. Labeaume retrouve sa vivacité lorsqu’il parle du projet dont on ne connaît pas encore les détails. Il n’a jamais paru aussi sûr de lui en la matière, alors que, pendant des années, le transport collectif a semblé s’imposer davantage dans son esprit comme un mal nécessaire plutôt que comme un objectif primordial à atteindre.
Ainsi, la réalisation du projet devant succéder au SRB ne fait aucun doute pour lui. Il discute beaucoup avec le ministre Sébastien Proulx. Il ne peut encore garantir quand aura lieu la première pelletée de terre. Sauf qu’il s’assurera que tous les fils soient attachés, quel que soit le résultat des élections provinciales de 2018.
VILLES EN FILE
La vérité, c’est qu’en matière de transport collectif, le temps presse, alors que le fédéral vient d’entamer la seconde ronde de négociations pour les projets d’infrastructures. Toutes très conscientes de l’importance de la mobilité, les villes se pressent pour obtenir du financement, comme le soulignait hier la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Nombreuses sont les villes qui ont une longueur d’avance sur Québec, laquelle se classe au dernier rang au pays au chapitre de l’utilisation du transport en commun, selon Statistique Canada. Puis, Québec demeure la seule parmi 12 grandes villes du pays à n’avoir aucun projet de transport collectif, comme le rapportait Le Journal en novembre.
Devant sa vis-à-vis de Montréal, qui faisait l’énumération de ses ambitieux projets de transport en commun, M. Labeaume s’est d’ailleurs avoué un peu envieux. Mais on s’en vient, a-t-il promis, prenant soin de rappeler qu’il n’y a pas de compétition avec Montréal ou Longueuil. « Il faut que l’argent vienne au Québec, dit-il, et à partir de là on s’organisera. »