Le Journal de Quebec

Le no 2 de L’UPAC quitte ses fonctions

Il part à la suite de révélation­s de notre Bureau d’enquête sur ses liens avec une entreprise controvers­ée

- ALEXANDRE ROBILLARD

Soutenant que son intégrité a été ébranlée par des révélation­s de notre Bureau d’enquête, L’UPAC a annoncé hier la démission de son numéro 2, Marcel Forget.

Dans un communiqué, le commissair­e Robert Lafrenière a affirmé que les articles publiés à ce sujet « ne font qu’ébranler l’intégrité » de l’unité permanente anticorrup­tion (UPAC).

Selon L’UPAC, bien qu’aucun « acte illégal » ne lui soit reproché, « M. Forget a préféré se retirer afin de ne pas nuire à l’organisati­on ».

Hier, notre Bureau d’enquête a révélé les témoignage­s de cinq ex-collègues policiers de M. Forget, à l’époque où il était à la Sûreté du Québec (SQ).

À des degrés divers, ils témoignent de son rôle prépondéra­nt dans leur décision d’acheter des actions de Newtech, une entreprise dont le concept de frein révolution­naire n’a jamais abouti.

Dans une entrevue au Bureau d’enquête, M. Forget a admis avoir transmis à l’entreprise des chèques de ses collègues investisse­urs, à qui il a également remis des certificat­s d’actionnair­es.

L’autorité des marchés financiers (AMF) a refusé de commenter ces faits nouveaux, hier.

Commissair­e associé aux vérificati­ons, M. Forget était l’interface entre L’UPAC et L’AMF dans le processus d’accréditat­ion des entreprise­s qui veulent participer aux marchés publics.

Michel Pelletier, commissair­e associé, assurera l’intérim de son service.

CONFIANCE

L’annonce de la démission de M. Forget avait été précédée d’un point de presse du ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux.

Dans un corridor de l’assemblée nationale, M. Coiteux a d’abord affirmé que M. Forget n’était « plus l’homme de la situation ».

« Je pense qu’il devrait lui-même en arriver à cette conclusion. »

Le ministre a ensuite expliqué dans un autre point de presse que son départ contribuai­t à maintenir la confiance envers L’UPAC.

« Je pense que la population pourrait se poser des questions légitimes et, dans les circonstan­ces, je pense qu’il a pris la bonne décision », a-t-il dit.

RESPONSABI­LITÉ

M. Coiteux n’a pas voulu s’exprimer sur la responsabi­lité de M. Lafrenière, un ancien policier de la SQ, sur le choix de M. Forget, dont les liens avec Newtech étaient connus par certains collègues.

Le ministre a plutôt rappelé que la nomination de M. Forget est survenue en 2013, durant le passage du Parti québécois au pouvoir.

« Le gouverneme­nt de cette époque aurait dû faire les vérificati­ons. »

Le député péquiste Pascal Bérubé a fait remarquer que « le patron de L’UPAC a une autorité qui lui permet de nommer ses principaux collaborat­eurs ».

Le député de Québec solidaire Amir Khadir rappelle que Marcel Forget a été choisi par l’actuel commissair­e de L’UPAC, Robert Lafrenière.

« Combien d’autres incompéten­ts monsieur Lafrenière a-t-il choisis pour s’entourer ? » demande-t-il.

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PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN À la suite des révélation­s de notre Bureau d’enquête, Marcel Forget a démissionn­é de l’unité permanente anticorrup­tion.

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