Québec interpelle le premier ministre Justin Trudeau
Les révélations du Journal sur les opportunités ratées par la Davie faute d’un engagement clair d’ottawa pour l’achat de brise-glaces démontrent que le gouvernement fédéral veut tuer le chantier maritime de Lévis, croit l’opposition officielle.
« Le gouvernement fédéral a littéralement décrété la peine de mort pour la Davie de façon planifiée, de façon consciente », a déclaré le député péquiste Nicolas Marceau, lors de la période des questions à l’assemblée nationale.
Notre Bureau parlementaire révélait hier que le fédéral boude depuis plus d’un an différentes propositions faites par la Davie visant à combler les besoins temporaires de la Garde côtière.
« La Davie avait des options d’achat sur trois brise-glaces scandinaves en vue de les réparer et louer au fédéral. Tout ce qu’il fallait pour obtenir ces navires, c’est une lettre d’intention du gouvernement fédéral. Ottawa n’a jamais répondu à l’appel », a résumé le porte-parole péquiste en matière de stratégie maritime, Harold Lebel.
UN ENJEU DE SÉCURITÉ NATIONALE
Les nouveaux brise-glaces en construction à Vancouver se faisant toujours attendre et leur livraison ne cessant d’être reportée, il en va maintenant d’un enjeu de sécurité nationale, ont confié plusieurs sources près du dossier.
Accusant le gouvernement fédéral de « tourner le dos » à la Davie, le gouvernement Couillard demande maintenant au premier ministre Justin Trudeau et à son ministre Jean-yves Duclos d’intervenir pour éviter d’autres centaines de mises à pied d’ici Noël.
« Pour les 800 travailleurs de la Davie, l’heure est grave. […] Je ne peux pas croire qu’on leur tourne le dos. C’est inacceptable. […] Qu’est-ce que Justin Trudeau a à leur dire », a réagi en chambre le ministre délégué aux Affaires maritimes, Jean D’amour.
« Moi, ce qui m’inquiète, c’est que les gens de Davie n’aient pas de contrats », a indiqué hier la ministre du Travail et ministre responsable de la région Chaudière-appalaches, Dominique Vien.
MISES À PIED REPORTÉES
Petit soupir de soulagement à Lévis : l’autre vague de mises à pied qui devait avoir lieu aujourd’hui a été repoussée à plus tard pour mettre la dernière main au navire ravitailleur Asterix, qui sera livré sous peu à la Marine royale canadienne.
Le président du syndicat des travailleurs du chantier naval du quartier Lauzon, Régent Guay, s’attend cependant à ce que le couperet tombe juste un peu plus fort la semaine prochaine : plus de 400 employés pourraient être mis à pied.
Le 23 novembre dernier, une centaine de travailleurs et une cinquantaine de sous-traitants ont été touchés.