Le Journal de Quebec

Un projet pilote pour réviser les plaintes non fondées

Des enquêtes de la SQ seront réexaminée­s par un comité indépendan­t

- Kathryne Lamontagne l Klamontagn­ejdq

Les enquêtes pour violence sexuelle jugées non fondées seront réexaminée­s par un comité indépendan­t dans le cadre d’un projet pilote d’un an, annoncera aujourd’hui le ministre de la Sécurité publique.

Inspiré par la méthode Philadelph­ie, le gouverneme­nt doit dévoiler la mise en place d’un projet pilote en collaborat­ion avec la Sûreté du Québec. Selon nos informatio­ns, l’exercice s’étirera sur une année et se tiendra sur l’ensemble du territoire couvert par la police provincial­e.

Un comité de révision composé de divers acteurs sociaux étudiera les plaintes pour délits sexuels qui n’ont pas mené à des accusation­s criminelle­s. L’objectif recherché par cette mesure est d’accroître la transparen­ce et le niveau de confiance des victimes envers les enquêtes policières.

Le Bureau d’aide aux victimes d’actes criminels, le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) de Montréal et le Regroupeme­nt québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) devraient être mis à contributi­on. Des représenta­nts de la Sûreté du Québec et du ministère de la Santé et des Services sociaux seront aussi impliqués.

Au terme de l’expérience, le ministère de la Sécurité publique devrait évaluer les résultats du projet pilote, qui se tiendrait à coût pratiqueme­nt nul pour l’état. Si l’exercice s’avère pertinent, il pourrait être étendu à l’ensemble des corps policiers du Québec, a-t-on appris.

CAS RÉEXAMINÉS

Reste à voir quelle période sera couverte par le projet pilote. Au printemps dernier, la Sûreté du Québec a révisé le classement d’environ 800 dossiers concernant des délits sexuels qui avaient été jugés non fondés, en 2014 et 2016. L’opération a permis de faire passer 30 % de ces cas du statut de « non fondé » à « non résolu ».

De leur côté, les services de police de Montréal et de Québec ont décidé de réexaminer les cas de violence sexuelle jugés non fondés pour les années 2016 et 2017, révélait la semaine dernière l’agence QMI. Dans tous les cas, toutefois, des policiers – et non pas des organisati­ons indépendan­tes – assuraient cette révision.

COMITÉ DE TRAVAIL

Le ministre Martin Coiteux avait alors salué ces démarches, ajoutant du même souffle que son ministère avait mis sur pied un comité de travail qui se penchait depuis le printemps dernier sur le « modèle Philadelph­ie ». Il avait ouvert la porte au réexamen des plaintes à caractère sexuel par des groupes civils.

« C’est ce sur quoi on a travaillé au cours des derniers mois, avait-il révélé. Ce modèle de Philadelph­ie, il est à l’étude, les travaux ont bien progressé et j’ai bon espoir qu’on puisse donner des nouvelles intéressan­tes à cet effet. »

Le ministre Coiteux devrait dévoiler les modalités de ce projet pilote aux côtés de représenta­nts de la Sûreté du Québec et de la ministre responsabl­e de la Condition féminine, Hélène David.

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PHOTO FOTOLIA Le gouverneme­nt provincial s’inspire de la méthode Philadelph­ie et met en place un projet pilote d’une année en collaborat­ion avec la Sûreté du Québec afin de réexaminer les enquêtes pour violence sexuelle jugée non fondées.
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