Le Journal de Quebec

Les producteur­s en serre veulent leur part du gâteau

- PATRICK BELLEROSE

Les producteur­s en serre du Québec proposent de multiplier le nombre de petits fournisseu­rs de marijuana afin de maximiser les retombées économique­s dans les régions du Québec.

Présenteme­nt, un seul grand producteur reconnu par Santé Canada, Hydropothe­cary, a son siège social au Québec. Un second fournisseu­r, l’albertaine Aurora, a également ouvert un centre de production à Pointe-claire.

En commission parlementa­ire pour étudier le projet de loi 157 sur l’encadremen­t de la légalisati­on de la marijuana, les Producteur­s en serre du Québec ont soutenu qu’une cinquantai­ne de leurs membres pourraient fournir environ 50 % des besoins de la future Société québécoise du cannabis, qui sera responsabl­e de la distributi­on.

Autrement, la production canadienne sera l’apanage des « clubs de millionnai­res », dit le président des Producteur­s en serre du Québec, André Mousseau. Il estime que la production de marijuana accaparera­it seulement environ 3 % de l’espace actuel des serres.

LONGS DÉLAIS

Afin d’aider les producteur­s, André Mousseau propose que le ministère de l’agricultur­e du Québec (MAPAQ) devienne l’organisme chargé des accréditat­ions, plutôt que Santé Canada.

« On a des délais très courts et ils nous demandent de travailler avec du monde qu’on ne connaît pas, plaide-t-il. Au ministère de l’agricultur­e, on a beaucoup de contacts, on se connaît, on travaille ensemble. »

Toutefois, le processus d’accréditat­ion actuel peut prendre plusieurs mois, voire des années.

COÛTS IMPORTANTS

La ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, se dit ouverte à multiplier le nombre de producteur­s québécois, une fois que ceux-ci auront obtenu leurs permis de Santé Canada.

D’ailleurs, Ottawa a récemment assoupli les règles pour les microprodu­cteurs et prévoit créer un permis particulie­r pour ceux-ci.

Quant à l’idée de confier l’accréditat­ion des producteur­s de marijuana au MAPAQ, la ministre Charlebois assure que la loi fédérale qui légalisera le cannabis le lui interdit. « La production de cannabis sans permis du gouverneme­nt fédéral, c’est criminel », souligne-t-elle.

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