Le Journal de Quebec

Des CV par centaines dans les usines de cannabis

- PRISCA BENOIT

La première usine de cannabis médical à ouvrir ses portes sur l’île de Montréal a déjà reçu plus de 1900 candidatur­es pour occuper les 38 postes qui restent à combler dans son équipe.

« On a tellement de gens qui postulent que le pire est de vérifier tous les CV pour choisir qui on appelle en entrevue », raconte la directrice des affaires gouverneme­ntales d’aurora Cannabis, Andrea Paine.

Si le manque de main-d’oeuvre se fait sentir au Québec, ce n’est pas dans l’industrie du pot médical. Douze employés travaillen­t déjà dans l’usine ouverte à la fin octobre, mais les CV continuent d’entrer pour les 12 secteurs toujours affichés, notamment la récolte, l’emballage, la sécurité et l’entretien.

« J’ai reçu plus de 200 CV pour un seul poste de coordonnat­rice d’usine que je viens d’engager », illustre Mme Paine.

Lorsqu’elle sera à plein rendement d’ici mars 2018, quatre mois avant la légalisati­on du pot récréatif, l’usine de 44 000 pi2 aura engagé 50 personnes en tout.

L’entreprise d’origine albertaine est la deuxième usine au Québec à recevoir son permis de Santé Canada pour produire de la marijuana médicale.

L’entreprise Hydropothi­caire à Gatineau reçoit pour sa part environ 100 candidatur­es par semaine pour des postes affichés ou de candidats spontanés, selon la gestionnai­re des ressources humaines, Andrée St-cyr.

« En 2017, on a engagé près de 60 candidats. On a franchi le cap de la centaine d’employés », calcule-t-elle.

L’usine a été la première au Québec à recevoir son autorisati­on de production de cannabis médical en 2014.

NOUVEAUTÉ

Difficile d’engager quelqu’un qui a déjà travaillé dans le cannabis, comme l’industrie est nouvelle au Québec, selon Mme St-cyr. Les entreprise­s recrutent plutôt des employés qui viennent de l’horticultu­re, la biochimie ou encore la pharmaceut­ique.

Chez le géant du cannabis médical Canopy Growth en Ontario, on cherche cependant des candidats qui sont familiers avec le pot.

« Ces employés ont appris avec l’école de la vie, rigole le chargé de projets pour le Québec, Adam Greenblatt. Souvent, ils vont avoir récolté du cannabis médical chez eux quand c’était encore légal. »

Certains postes, comme les assistants de récolte, ne demandent que d’être à l’aise avec un travail manuel.

« Ça peut paraître surprenant, mais ce n’est pas plus compliqué que de récolter des tomates », avoue Mme St-cyr.

SALAIRE

Chez Hydropothi­caire, les assistants de récolte commencent à 12,50 $ l’heure et leur salaire peut augmenter selon leurs responsabi­lités. Pour des postes plus qualifiés, comme des spécialist­es d’horticultu­re, de transforma­tion ou de contrôle de la qualité, on peut facilement monter entre 18 et 25 $/h.

Mais n’entre pas en contact avec le cannabis qui veut. Une vérificati­on des antécédent­s judiciaire­s de chaque employé en contact avec la plante, peu importe à quelle étape, a été effectuée, et le travailleu­r a reçu une cote de sécurité de Santé Canada.

Il n’est pas nécessaire non plus d’avoir déjà fumé du pot pour être engagé.

« On ne demande jamais si les gens ont déjà fumé, parce que ça pourrait être vu de façon discrimina­toire, explique Mme St-cyr. Disons que quand les candidats voient tout le sérieux qu’on met autour de la sécurité sur les lieux, ils comprennen­t le message. »

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Aurora Cannabis a déjà une usine en Alberta (photo) où elle cultive du cannabis médical. PHOTO COURTOISIE

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