Le Journal de Quebec

Bar ouvert sur les heures supplément­aires

- DIANE TREMBLAY

Il y a du Charlevoix dans les Airbus A380 de la compagnie Etihad Airways, reconnue mondialeme­nt pour le luxe de ses appareils. Mais cette fierté ne suffit pas à attirer des travailleu­rs chez Fibrotek, à Clermont, qui pourrait doubler son chiffre d’affaires demain matin.

« Ça fait deux ans qu’on est à la recherche au Québec de machiniste­s pour travailler sur des machines cinq axes, mais je n’ai personne. On a fait une demande au Brésil et en 15 jours, j’ai reçu au-dessus de 800 CV. J’ai choisi cinq candidats. On est en processus pour les faire venir. Le problème, c’est que j’en ai besoin maintenant, pas dans huit mois. »

Luc Tremblay, président et fondateur de Fibrotek, a acquis une renommée mondiale dans la fabricatio­n de moules servant à fabriquer des intérieurs d’avion et de pièces en fibres de carbone pour l’industrie automobile.

EXPANSION COMPROMISE

L’entreprene­ur a fait des représenta­tions auprès du ministre de l’emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, pour faire accélérer le processus, car malgré un salaire à l’entrée de 32 $ l’heure pour un machiniste-programmeu­r et le « bar ouvert » sur les heures supplément­aires, M. Tremblay se trouve devant un mur infranchis­sable.

« J’ai un client qui veut ramener au Canada le travail qu’il fait faire en Angleterre, mais je ne peux pas dire oui, car ça me prendrait 200 personnes de plus. Ça me fait mal au coeur. J’essaie de ne pas y penser. »

Même si l’entreprise a investi 3 millions $ depuis deux ans pour automatise­r l’usine, avec le soutien d’investisse­ment Québec, cela n’est pas suffisant.

M. Tremblay pourrait être éventuelle­ment contraint de transférer une partie de la production au Mexique.

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