Les petits actionnaires auront leur mot à dire
Les actionnaires qui jugent qu’ils devraient avoir leur mot à dire dans la destinée des entreprises dans lesquelles ils investissent viennent d’obtenir un coup de pouce majeur.
La Coalition canadienne pour une bonne gouvernance (CCBG), dont font partie plusieurs investisseurs institutionnels comme la Caisse de dépôt et placement du Québec, exige dans un avis présenté hier que les détenteurs de 3 % ou plus des actions d’une société cotée en bourse puissent proposer des candidatures à son conseil d’administration.
À l’heure actuelle, les candidats sont généralement nommés par le conseil d’administration lui-même, voire par le président-directeur général de la société. En d’autres mots, il s’agit de candidatures favorisant le statu quo et le point de vue des actionnaires de contrôle d’une entreprise.
En ce moment, le seul pouvoir des actionnaires minoritaires est de s’exprimer sur les candidats présentés par l’entreprise, et ce n’est pas suffisant, croit Stephen Erlichman, qui dirige la Coalition. « On croit que c’est tout simplement normal pour les actionnaires d’avoir un véritable mot à dire sur qui se ramasse sur les CA », dit-il.
LES TEMPS CHANGENT
En plus de la Caisse de dépôt, son organisme compte Desjardins, l’industrielle Alliance et plusieurs caisses de retraite publiques parmi ses membres.
« Depuis 2 ans [...] plus de 425 entreprises, dont plus de 60 % des sociétés figurant à l’indice S&P 500, ont donné droit aux actionnaires de nommer des administrateurs. [On] prévoit que les actionnaires détenant au moins 3 % des actions en circulation de la société depuis au moins 3 ans peuvent nommer jusqu’à un pourcentage spécifié des administrateurs », explique le rapport.
Actionnaire militant, Graeme Roustan, qui est récemment devenu actionnaire de Power Corporation du Canada dans l’espoir de forcer l’entreprise à effectuer des changements à la façon dont elle opère, voit d’un bon oeil ce rapport. « Ça fait vraiment longtemps que ça devrait être comme ça. Heureusement, les temps changent, les CA sont beaucoup plus attentifs aux petits actionnaires. Et les actionnaires réalisent enfin qu’ils sont propriétaires de la compagnie. »