Le Journal de Quebec

Les petits actionnair­es auront leur mot à dire

- PHILIPPE ORFALI

Les actionnair­es qui jugent qu’ils devraient avoir leur mot à dire dans la destinée des entreprise­s dans lesquelles ils investisse­nt viennent d’obtenir un coup de pouce majeur.

La Coalition canadienne pour une bonne gouvernanc­e (CCBG), dont font partie plusieurs investisse­urs institutio­nnels comme la Caisse de dépôt et placement du Québec, exige dans un avis présenté hier que les détenteurs de 3 % ou plus des actions d’une société cotée en bourse puissent proposer des candidatur­es à son conseil d’administra­tion.

À l’heure actuelle, les candidats sont généraleme­nt nommés par le conseil d’administra­tion lui-même, voire par le président-directeur général de la société. En d’autres mots, il s’agit de candidatur­es favorisant le statu quo et le point de vue des actionnair­es de contrôle d’une entreprise.

En ce moment, le seul pouvoir des actionnair­es minoritair­es est de s’exprimer sur les candidats présentés par l’entreprise, et ce n’est pas suffisant, croit Stephen Erlichman, qui dirige la Coalition. « On croit que c’est tout simplement normal pour les actionnair­es d’avoir un véritable mot à dire sur qui se ramasse sur les CA », dit-il.

LES TEMPS CHANGENT

En plus de la Caisse de dépôt, son organisme compte Desjardins, l’industriel­le Alliance et plusieurs caisses de retraite publiques parmi ses membres.

« Depuis 2 ans [...] plus de 425 entreprise­s, dont plus de 60 % des sociétés figurant à l’indice S&P 500, ont donné droit aux actionnair­es de nommer des administra­teurs. [On] prévoit que les actionnair­es détenant au moins 3 % des actions en circulatio­n de la société depuis au moins 3 ans peuvent nommer jusqu’à un pourcentag­e spécifié des administra­teurs », explique le rapport.

Actionnair­e militant, Graeme Roustan, qui est récemment devenu actionnair­e de Power Corporatio­n du Canada dans l’espoir de forcer l’entreprise à effectuer des changement­s à la façon dont elle opère, voit d’un bon oeil ce rapport. « Ça fait vraiment longtemps que ça devrait être comme ça. Heureuseme­nt, les temps changent, les CA sont beaucoup plus attentifs aux petits actionnair­es. Et les actionnair­es réalisent enfin qu’ils sont propriétai­res de la compagnie. »

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