Le Journal de Quebec

Holland a encore le feu sacré

Il souhaite demeurer à la tête des Red Wings

- STÉPHANE CADORETTE

DETROIT | Depuis le 18 juillet 1997, Ken Holland occupe le siège de directeur général des Red Wings. Sous son règne, l’équipe a connu une phénoménal­e ère de succès qui a pris fin l’an dernier. Perçu comme un monument intouchabl­e pendant de longues années, voilà qu’il devient la cible de critiques et qu’il écoule la dernière année de son contrat. Un changement de garde est-il inévitable ?

Disponible et volubile, l’architecte en chef des Red Wings n’a pas ressorti ses vieux patins pour s’esquiver lors d’une rencontre avec Le Journal, avant le match contre le Canadien, au flambant neuf Little Ceasars Arena.

La prolongati­on de contrat qu’il a signée en 2014 viendra à échéance au terme de la saison et Holland, fier du boulot accompli depuis 20 ans, ne perd pas une seconde de sommeil.

« Ça ne m’inquiète pas et je n’ai eu aucune discussion avec l’équipe à cet effet », a-t-il dit d’emblée. Je suis très confortabl­e avec ma situation. Je veux continuer de travailler, mais il arrivera ce qui arrivera. Quand je regarde en arrière aujourd’hui, je peux dire que j’ai vécu mon rêve.

« Quelqu’un m’a dit que je fais partie d’un groupe de 17 DG qui ont occupé le même poste pendant 20 ans ou plus. Je dirais que sur les 100 ans d’existence de la LNH, c’est plutôt bien ! Je ne vais pas commencer à me préoccuper de ce que l’avenir me réserve. Au moment approprié, on verra ce qui se passera avec moi. »

CRITIQUES INÉVITABLE­S

Voilà qui a le mérite d’être clair, mais qui ne va pas forcément attendrir les partisans et médias autour des Red Wings.

Car malgré une inimaginab­le séquence de 25 ans de suite en séries pour l’équipe de « Hockeytown », plusieurs soulignent le fait qu’elle n’a pas atteint la finale de la Coupe Stanley depuis 2008-09 et qu’elle n’a pas franchi le premier tour éliminatoi­re depuis 2012-13.

« Si tu ne peux tolérer la critique dans ce travail, va-t’en faire autre chose ! Je n’ai pas besoin d’entendre à quel point je suis bon ou mauvais. Je reste dans ma bulle. Je suis sur le terrain depuis des années et je sais qu’il faut être patient. Parfois, le plan prend plus de temps que prévu à prendre forme parce que tu dois composer avec des jeunes. On ne peut qu’espérer qu’ils se développen­t bien, comme on le souhaite pour nos enfants », a-t-il expliqué.

PAS DE GRANDE RECONSTRUC­TION

Pour certains partisans ou analystes, la formation d’une véritable équipe championne passe inévitable­ment par une longue phase de reconstruc­tion.

Si Holland a accepté de miser sur la jeunesse depuis quelques années, il refuse toutefois de souscrire à l’idée de la nécessité de rebâtir à partir de zéro.

« Cette idée, je l’ai entendue des dizaines de fois. La réalité est que tu ne peux pas savoir ce qu’une reconstruc­tion complète va te rapporter. Qu’est-ce qui nous dit que nous mettrons la main sur des talents génération­nels durant un tel processus ? Je ne veux pas prendre le pari de rebâtir en ratant les séries pendant six, sept, huit ans… Notre but ultime est toujours de faire partie de l’élite, en demeurant constammen­t compétitif­s », a-t-il fait valoir.

Et même si les Red Wings ne semblent pas à un morceau près de boire de nouveau dans la coupe, le DG souhaite poursuivre son travail de longue haleine.

« Je suis un jeune de 62 ans ! J’ai l’énergie, la passion et l’expérience. J’apprécie mon travail et mes racines sont ici. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Un des architecte­s chez les Red Wings, Ken Holland ignore si la direction va renouveler son contrat à la fin de la saison.
PHOTO D’ARCHIVES Un des architecte­s chez les Red Wings, Ken Holland ignore si la direction va renouveler son contrat à la fin de la saison.

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