Le Journal de Quebec

Québec doit rester une ville à échelle humaine

Maire depuis une décennie, Régis Labeaume croit qu’il faut plutôt garder le caractère convivial et sécuritair­e de la capitale

- Stéphanie Martin l

TORONTO | Québec est à la croisée des chemins, constate Régis Labeaume qui, après 10 ans, veut maintenir sa ville à l’échelle humaine, plutôt que de la propulser au rang de métropole.

« On vit dans une bulle et on veut la garder », lance en entrevue le maire de Québec, bien en selle pour son quatrième mandat, 10 ans jour pour jour après sa première élection.

L’une des réalisatio­ns dont il est le plus fier est d’avoir limité la constructi­on en périphérie. « On a limité l’étendue de la ville. Si on veut garder la ville à l’échelle humaine, il faut densifier au lieu de s’étendre. On n’a pas le goût de devenir une métropole. »

Le changement le plus visible qu’il observe, c’est sur les routes. Même si c’est « encore vivable », la congestion a explosé. « Il faut planifier nos déplacemen­ts davantage, surtout sur les heures de pointe. » Le manque de main-d’oeuvre est aussi un changement draconien, dit-il. « Pire encore que le trafic. »

Mais, somme toute, s’il regarde en arrière, il constate que Québec a su résister aux mauvais plis que prennent les villes en grandissan­t.

« ON EST CHANCEUX »

« Les gens ne réalisent pas qu’on est chanceux. On vit dans l’abondance. » Québec, se targue-t-il, est « la ville la plus sécuritair­e dans le monde », a résisté jusqu’à maintenant à la crise du logement qui sévit partout au pays, jouit d’une économie florissant­e et offre une « qualité de vie exceptionn­elle qui s’est constammen­t améliorée ».

Dans ses 10 années à la mairie, les moments les plus grisants ont été pour lui ceux entourant la constructi­on et l’inaugurati­on de l’amphithéât­re. « Les visites du chantier de l’amphithéât­re, c’était un méchant trip. Je vais avoir de la misère à battre ça dans l’esprit de tout le monde. Ce sera toujours ce qu’il y a eu de plus spectacula­ire. »

En revanche, ses instants les plus difficiles, il les a vécus dans la foulée de la tuerie de la mosquée. « Je réalisais que c’était chez nous, dans notre belle ville. Les jours suivants, on était toujours avec la communauté musulmane. » Malgré l’horreur, ce qui en est ressorti, c’est l’empathie de la population, dit-il. « Et ça a été reconnu à travers le monde. »

Après une décennie, il a l’impression de connaître la ville par coeur. « Je ne peux pas tout contrôler, mais je sais ce que je fais », affirme M. Labeaume. « Ce n’est pas n’importe qui qui peut gérer la ville. Il faut savoir compter, il faut avoir du vécu et ça prend une vision. »

LA PASSION EST TOUJOURS LÀ

Même après 10 ans, assure-t-il, la passion pour le travail est toujours bien ancrée. « J’aime ça travailler, moi. J’entre au bureau le matin et j’aime ça parce qu’on a des objectifs. »

Le premier d’entre eux est le système de transport structuran­t, qu’il veut démarrer dans le présent mandat, ou à tout le moins l’avancer suffisamme­nt pour ne pas qu’un changement de gouverneme­nt puisse le mettre en péril. Sur cette question, il est catégoriqu­e : « Ça va se faire. »

« EST-CE QUE C’EST ENCORE ABORDABLE D’ACHETER UNE UNIFAMILIA­LE À QUÉBEC ? OUI. LA DIFFÉRENCE ENTRE LE COÛT MOYEN À QUÉBEC ET À MONTRÉAL EST FULGURANTE. ICI, LE PRIX EST ENCORE TRÈS ACCEPTABLE. » —RÉGIS LA BEAU ME, MAIRE DE QUÉBEC

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Régis Labeaume a remarqué une augmentati­on de la
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PHOTO AGENCE QMI, DOMINIC CHAN circulatio­n routière en dix ans à Québec. Il vante toutefois la qualité de vie « exceptionn­elle » qui prévaut dans la Ville.
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