Québec désire garder ces immigrants
Mais la décision d’annuler leur expulsion va à Ottawa
À deux jours de son expulsion, la famille de l’étudiante modèle Leony Pavithra Lawrence a reçu un appui de taille hier : la confirmation que le gouvernement du Québec veut qu’elle reste.
« Mon Dieu ! Nous sommes tellement reconnaissants envers le ministère de l’immigration du Québec d’avoir agi aussi rapidement et d’avoir fait un si excellent travail ! » s’exclame Robert Rajaratnam Lawrence.
Le Journal publiait mercredi l’histoire de sa fille Leony Pavithra Lawrence, 21 ans, qui risque d’être renvoyée au Sri Lanka avec sa famille dimanche, même si plusieurs les considèrent comme des immigrants-modèles. Parlant français couramment, elle s’était démarquée cet été pour avoir reçu un prix de la Commission scolaire de Montréal.
DÉSIRÉS AU QUÉBEC
La famille a en effet reçu hier un certificat de sélection du Québec (CSQ), qu’a pu consulter Le Journal. Ce papier atteste que la province les veut comme immigrants.
La décision d’annuler ou de suspendre leur expulsion du pays revient toutefois au fédéral, explique leur nouvel avocat, Stephane Handfield. « Tant qu’ils n’ont pas le OK du fédéral, ils n’ont pas de statut », dit-il.
Reste que le CSQ vient rajouter une couche de pression sur le Canada pour que les autorités agissent d’ici dimanche.
Une copie du CSQ et une lettre de l’organisme Amnistie internationale ont d’ailleurs été envoyées au bureau de Justin Trudeau, dit Me Handfield.
« Nous croyons que le renvoi de M. Lawrence, de son épouse et de ses enfants porterait atteinte à leurs droits fondamentaux », explique Amnistie internationale dans sa lettre d’appui.
Le danger repose sur les risques de harcèlement et de torture auxquels fait face la communauté tamoule, dont font partie les Lawrence, indique la lettre.
Le Journal révélait hier que le père de famille avait travaillé pour les Nations unies au Sri Lanka, ce qui leur a valu d’être poursuivis par des motocyclistes masqués.
Il a aussi subi des menaces de mort à répétition.
Une pétition en soutien aux Lawrence a également été mise en ligne jeudi après-midi. En 24 heures, près de 800 signatures avaient été récoltées.
En fin de journée hier, ni le bureau de Justin Trudeau ni celui du ministre de la Sécurité publique n’avaient rendu nos appels. Quant au ministre fédéral de l’immigration, il refuse de commenter le cas.