Un grand ménage à gagner !
Des élus implorent Ottawa d’agir à quelques heures de l’expulsion de la famille
Des opposants à l’expulsion de la famille Lawrence ont enclenché une course contre la montre pour faire annuler leur déportation qui doit avoir lieu cet après-midi.
« On ne veut pas qu’ils partent. On est sur un pied de guerre, les téléphones et les courriels vont se faire aller pour marteler le message que le [gouvernement fédéral] doit prendre la bonne décision », a lancé le député néo-démocrate Alexandre Boulerice.
Ce dernier a uni sa voix à celles d’autres députés et membres du personnel de la Commission scolaire de Montréal hier pour demander au ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale de retarder l’expulsion des Lawrence.
Le Journal publiait mercredi l’histoire de Leony Pavithra Lawrence, 21 ans, qui risque d’être renvoyée au Sri Lanka avec sa famille aujourd’hui à 17 h 30, même si plusieurs les considèrent comme des immigrants-modèles.
MENACES DE MORT
Visiblement ému par ce soutien, le frère de Leony Pavithra s’est dit inquiet pour l’avenir de la famille si elle retournait dans le pays d’origine. « On ne sait pas ce qui nous attend. On prend peut-être un risque pour notre vie », a indiqué Leon Lawrence.
« Je veux devenir oncologue et je ne pourrai pas le faire si je retourne au Sri Lanka », a réitéré Leony Pavithra.
Le père de la famille, Robert Rajaratnam Lawrence, avait déjà confié avoir peur de retourner dans son pays d’origine, le Sri Lanka, qu’il a fui pour sauver sa vie. Il avait raconté y avoir été poursuivi par des motocyclistes masqués et avoir reçu des menaces de mort.
« Ça n’a aucun bon sens. Et je veux lui dire directement, on compte sur vous M. Goodale, vous êtes le seul qui avez le pouvoir de le faire pour l’instant », s’est insurgé Amir Khadir après avoir souligné les efforts d’intégration de la famille Lawrence.
PRESSION SUR LE MINISTRE
« Le ministre a le pouvoir de le faire. Il l’a déjà fait par le passé et je crois que cette famille remplit tous les critères pour être acceptée relativement à des circonstances d’ordre humanitaire », a lancé l’avocat de la famille, Stéphane Handfield.
Le gouvernement du Québec a délivré vendredi des certificats qui prouvent que la pro- vince souhaite que la famille Lawrence reste.
Questionné sur le sort de la famille, un attaché de presse du ministre Goodale s’est borné à dire que ce dernier ne commentait pas les cas précis pour des raisons de confidentialité.
« La décision de renvoyer une personne du Canada n’est pas prise à la légère », a dit Scott Bardsley par courriel.