Une famille anéantie
La famille et les proches de la fillette heurtée par une déneigeuse lui ont rendu hommage hier
La famille d’une fillette de 8 ans heurtée mortellement vendredi par une déneigeuse a trouvé la force, hier, bien qu’anéantie par le tragique accident, de rendre hommage à la joie de vivre de la victime.
La famille s’est adressée aux médias devant les fleurs, bougies, ours en peluche et mots de condoléances qui jonchaient le sol à l’endroit précis où Michelle Solaye Tchoutouo a perdu la vie, dans le secteur de Charlesbourg.
« Je suis sûr que Michelle, là où elle est, elle a réussi à vaincre tout ce qui est difficile. Le sourire a vaincu. Le sourire a tout vaincu. Solaye part avec un grand sourire », a exprimé le père de la victime, Hypolyte Tchoutouo, aux côtés de la mère en pleurs.
Une déneigeuse qui reculait dans le stationnement d’un immeuble résidentiel a percuté Michelle Solaye Tchoutouo alors qu’elle rentrait de l’école pour aller dîner chez elle, vendredi. La collision lui a été fatale.
« Elle était toujours souriante, elle aimait la neige. Et je vois aujourd’hui cette neige… Elle aimait s’amuser quand elle rentrait dîner. C’est comme ça qu’elle a été happée. »
« Elle avait des 100 % à l’école. Chaque fois qu’elle avait 100 %, je lui donnais un cadeau. Elle avait eu quatre 100 %. Il lui en manquait un pour avoir un autre cadeau de papa. Elle n’aura jamais le cinquième 100 % », a dit le père avant d’éclater en sanglots.
Michelle Solaye attendait d’ailleurs impatiemment ce week-end pour aller magasiner son cadeau de fête, « qu’elle avait déjà choisi », a indiqué un proche. Elle devait fêter ses 9 ans le 16 décembre.
TÉMOINS DE LA SCÈNE
Les amis de la fillette vivent également des moments difficiles, puisque plusieurs d’entre eux ont été témoins du drame.
Vanessa était à l’intérieur lorsque son amie l’a avertie que sa soeur Michelle Solaye « était à terre ».
« Je me suis mise à courir. On m’a empêchée d’aller la voir. Quelqu’un était en train d’essayer de la réanimer », raconte la soeur aînée de la victime.
« Ça ne sert à rien de condamner la personne qui a renversé ma soeur, parce que ça ne va pas la ramener », estime Vanessa.
AIDE DE LA COMMUNAUTÉ
Au lendemain du drame, le domicile familial était le point de rencontre de nombreux Camerounais venus apporter leur soutien.
« On les assiste comme on peut. Ils ne sont pas seuls, ici, à Québec », soutient Sevrein Guinée, le tuteur de la famille qui est arrivée au Québec il y a cinq ans.
APPEL À L’AIDE
La famille demande le soutien de la population afin de traverser cette rude épreuve.
Le père est étudiant à l’université Laval, alors que la mère s’est lancée comme travailleuse autonome il y a à peine un mois. Toute aide est la bienvenue, signale la famille, qu’elle soit « financière, morale ou psychologique ». Une page Facebook « Coup de coeur pour Michelle Solaye » a d’ailleurs été lancée.
Malgré la tristesse qui l’afflige, le père ne peut s’empêcher de penser aux amis de sa fille qui ont assisté à la scène.
« Je demande qu’on aide psychologiquement ces enfants pour qu’ils oublient rapidement ce qu’ils ont vécu. C’est ça, le plus important. »
« Tout ce qu’on fait aujourd’hui, c’est pour essayer de sauver d’autres personnes. Que ce soit un adulte ou un enfant. Si on peut aider à ce que pareille situation ne se reproduise plus, on va le faire », assure Sevrein Guinée.
« ILS ONT VRAIMENT BESOIN DE SOUTIEN. CETTE AIDE PEUT ÊTRE MORALE OU PSYCHOLOGIQUE. » — Florent Tchatchoua, ami de la famille