Le Journal de Quebec

Le mandat « de confronter les gens »

La diversité d’opinions au coeur de l’identité du Journal

- SOPHIE CÔTÉ

Alors que Le Journal de Québec fête ses 50 ans, l’opinion a plus que jamais une place de choix dans ses pages. Une équipe de chroniqueu­rs basée dans la capitale profite de cette tribune privilégié­e qu’ils détiennent pour faire valoir leurs points de vue et brasser des idées en jouissant, soulignent-ils tous, d’une grande liberté.

« C’était le souhait de Pierre Péladeau que Le Journal n’ait pas de ligne éditoriale. Selon lui, ce n’était pas le travail d’un journal de dire aux gens pour qui voter », rappelle Claude Villeneuve, chroniqueu­r et nouvelleme­nt directeur des Opinions au Journal.

Ainsi, « la diversité des points de vue » est au coeur de l’identité du quotidien. « C’est ça, la ligne éditoriale du Journal de Québec », indique celui qui s’est intéressé à l’actualité, adolescent, en lisant dans le Journal les chroniques de Pierre Bourgault, Franco Nuovo et Normand Girard.

RÔLE IMPORTANT À JOUER

Dans une ville comme Québec, où les citoyens ont soif de débattre, l’opinion répond d’autant plus à un besoin. « Notre mandat, c’est de confronter les gens, de les forcer à réévaluer leur propre opinion », soulève Claude Villeneuve, qui a auparavant travaillé en politique.

Et lors de certains événements marquants, l’opinion a un rôle important à jouer, fait-il remarquer. « Notre rôle, aussi, est de parler au nom des gens. Lors de l’attentat à la grande mosquée de Québec, énormément de gens voulaient dire : “ce n’est pas ça, Québec”, cite-t-il en exemple. Et on peut aussi nommer la douleur et la frustratio­n ressenties par la population. »

Tant sur la colline parlementa­ire qu’à l’hôtel de ville, les chroniqueu­rs qui y sont attitrés souhaitent, par leur plume, permettre aux lecteurs d’être encore plus informés.

« Moi, ce que je souhaite, c’est faire connaître mon point de vue, mais j’ai à coeur d’ajouter des éléments d’informatio­n nouveaux qui, des fois, ne se disent pas vraiment dans un texte de nouvelles », explique Rémi Nadeau, chef du Bureau parlementa­ire à Québec, qui signe une chronique depuis le printemps dernier.

UNE CERTAINE INFLUENCE

En bout de piste, les chroniqueu­rs peuvent même avoir une certaine influence sur les acteurs politiques. « Le fait d’analyser et d’aller plus loin, ça peut permettre aux élus d’anticiper comment c’est perçu, jusqu’où ils peuvent aller, souligne Karine Gagnon, adjointe au directeur de l’informatio­n et chroniqueu­se au municipal depuis cinq ans. Ça leur permet certaineme­nt de prendre le pouls », affirme celle qui écrit environ 150 textes chaque année.

IMPACT « MAJEUR »

L’impact que peuvent avoir des chroniques, estiment Jérôme Landry et Jonathan Trudeau, est « majeur ». « Tu vois, ma chronique de cette semaine sur La Meute, où je les remets en question et je les plante un peu, partout où je vais, j’en entends parler », raconte Jérôme Landry, animateur à ÉNERGIE 98,9, qui signe une chronique hebdomadai­re depuis six ans.

« C’est une liberté que j’adore. Dans toutes les occupation­s que j’ai eues, il y a jamais rien qui m’a procuré autant de satisfacti­on que ça, sincèremen­t », soutient pour sa part Jonathan Trudeau, qui a notamment occupé plusieurs postes en communicat­ions au sein du Parti libéral du Québec avant de travailler pour différents médias.

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