Trump nie toute collusion avec la Russie de Poutine
Mais le président semble sous-entendre qu’il savait que Flynn aurait menti au FBI
NEW YORK | (AFP) Donald Trump a de nouveau nié hier toute « collusion » avec la Russie, mais a semblé admettre au passage qu’il savait que son ex-conseiller à la sécurité nationale, inculpé la veille lors d’un nouveau rebondissement spectaculaire, avait menti au FBI.
L’enquête sur l’affaire russe continue d’empoisonner le mandat du président américain au point de faire de l’ombre à sa première grande réforme, adoptée dans la nuit de vendredi à hier par le Sénat avec de gigantesques baisses d’impôts à la clé.
L’ex-conseiller Michael Flynn, inculpé vendredi matin, a plaidé coupable d’avoir menti au FBI sur la teneur de ses échanges avec l’ambassadeur russe, durant la transition entre l’élection de Donald Trump et sa prise de fonctions à la Maison-blanche. Surtout, il a accepté de coopérer avec la justice, ce qui pourrait donner un nouveau coup d’accélérateur aux enquêteurs.
« J’ai dû limoger le général Flynn parce qu’il a menti au vice-président et au FBI. Il a plaidé coupable de ces mensonges. C’est triste parce que ses actions pendant la transition étaient légales. Il n’y avait rien à cacher ! », a écrit le milliardaire républicain sur Twitter.
ENTRAVE PRÉSIDENTIELLE ?
La formulation de son tweet a aussitôt été passée à la loupe par les connaisseurs du dossier : alors que seul le mensonge au vice-président Mike Pence avait été invoqué par la Maison-blanche pour limoger le conseiller à la sécurité nationale en février, Donald Trump laisse cette fois entendre qu’il était aussi au courant des mensonges au FBI.
Or, l’ex-patron du FBI James Comey, évincé en mai par le président, a affirmé lors d’une audition parlementaire en juin que ce dernier lui avait personnellement demandé « d’abandonner » une enquête visant Michael Flynn. Le limogeage de James Comey nourrissait déjà depuis des mois des spéculations sur une éventuelle entrave présidentielle à la justice que ce nouveau tweet est venu alimenter.
« Êtes-vous en train d’admettre que vous saviez que Flynn avait menti au FBI quand vous avez demandé à Comey de laisser Flynn tranquille ????????? », a interrogé, également sur Twitter l’ex-directeur de l’éthique au sein de l’administration Walter Shaub.
PAS INQUIET
Hier matin, après avoir ostensiblement choisi d’ignorer ces nouveaux rebondissements, Donald Trump avait finalement réaffirmé qu’il n’y avait eu « aucune collusion » entre son équipe de campagne, lorsqu’il briguait la Maison-blanche, et la Russie de Vladimir Poutine. Il a assuré ne pas être inquiet de ce que Michael Flynn pourrait révéler aux enquêteurs fédéraux.
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