Une loi qui manque de mordant
La loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale manque de mordant selon l’ex-député péquiste de Bellechasse et ancien maire de St-nazaire-de-dorchester, Claude Lachance.
« Cette loi, au fond, c’est comme un chien qui jappe, mais qui ne mord pas. Dans le sens que si tu ne suis pas la formation en éthique et en déontologie, il n’y a aucune sanction », déplore celui qui a quitté à la dernière élection après 12 ans à la mairie.
La loi oblige les nouveaux élus à suivre dans les six mois suivant leur élection une formation en éthique et en déontologie. Le fait de ne pas suivre le cours constitue un facteur aggravant si une plainte est éventuellement déposée contre l’élu. « Une loi sans sanction, il y a quelque chose de pas logique », estime M. Lachance pour qui le caractère obligatoire de la loi est très relatif.
Le 5 novembre dernier, plus de 8000 hommes et femmes ont été élus à la tête de leurs municipalités. De ce nombre, 3300 sont de nouveaux élus qui devraient obligatoirement suivre la formation en éthique.
FINI LE COPINAGE
« Obligé ou pas, ça devrait être naturel pour tout nouvel élu de suivre une formation comme ça », lance le nouveau conseiller de L’ancienne-lorette, Charles Guérard.
M. Guérard et une dizaine d’autres élus de la région de Québec ont suivi ce week-end la formation en éthique offerte par l’union des municipalités du Québec (UMQ).
« On veut casser l’image de l’élu corrompu », lance le nouveau conseiller de L’ancienne-lorette, Charles Guérard, qui estime que le cours lui permettra d’éviter des pièges.
« Du copinage on n’en veut plus. Du gratte moi le dos, je vais te gratter le tien, on n’en veut plus » renchérit Annie Godbout conseillère à Saint-augustin.
Son collègue, Jean Simard, est d’avis que les citoyens exigent d’être éclairés sur les décisions de leurs élus.
500 ÉLUS FORMÉS
L’UMQ estime que déjà 500 nouveaux élus des grandes villes se sont inscrits à ce cours et espère qu’entre 900 et 1000 de leurs membres auront été formés d’ici le 1er mai 2018.
« Beaucoup de municipalités vont préférer, pour des raisons budgétaires, s’inscrire aux séances dès le début de 2018. Donc ça se poursuit et on est très satisfait déjà du taux de participation », affirme le porte-parole de L’UMQ Patrick Lemieux.
La Fédération des municipalités, qui regroupe les petites municipalités (moins de 1000 habitants) ne possède pas encore le nombre d’inscriptions chez ses membres, mais se dit confiante d’atteindre un taux de participation significatif.