Le Journal de Quebec

L’exigence qualité d’une usine de pot

À son plein régime, Aurora Vie à Pointe-claire comptera 8000 plants dans ses salles de production

- PRISCA BENOIT

Le chef de l’assurance qualité de la première usine de pot de l’île de Montréal était tellement sollicité que trois entreprise­s de cannabis médical l’ont approché avant qu’il ne choisisse Aurora Vie à Pointe-claire.

François St-louis ne pensait pas du tout travailler dans le cannabis un jour dans sa vie. Diplômé en microbiolo­gie de l’université de Montréal, il a travaillé 10 ans en pharmaceut­ique chez Pharmascie­nce, une entreprise de médicament­s génériques. Depuis deux mois, il est devenu le responsabl­e de l’assurance qualité chez Aurora Vie.

Le Journal a visité l’usine de cannabis de Pointe-claire, que l’entreprise albertaine Aurora Cannabis a rachetée à Peloton Pharmaceut­icals, en avril dernier, pour 7 M$. L’usine a reçu son permis de production de cannabis médical il y a un mois. « Quand ce produit-là est arrivé sur le marché, avec les compagnies qui s’implantent de plus en plus au Québec, je ne vous cacherai pas que des chasseurs de têtes m’ont approché pour me proposer des postes », raconte-t-il.

RÈGLEMENT STRICT

Les entreprise­s de cannabis médical sont obligées de recruter des candidats issus de la pharmaceut­ique pour leurs postes en assurance qualité, selon la réglementa­tion de Santé Canada, explique M. St-louis.

Le Journal révélait vendredi qu’aurora Vie a reçu plus de 1900 candidatur­es pour combler 38 postes depuis son ouverture, tandis qu’hydropothi­caire, à Gatineau, en reçoit une centaine par semaine. Malgré cet afflux, dû à l’engouement de la nouveauté du produit, selon les entreprise­s, le recrutemen­t est plus complexe pour certains postes très spécialisé­s.

« Pour être bien honnête, quand on se fait approcher pour travailler dans le cannabis, on prend un pas de recul et on se demande si on a vraiment envie de travailler dans cette industrie. »

« Très rapidement, on se rend compte que le domaine est en pleine ébullition, avec le cannabis récréatif qui s’en vient en juillet. Le train était en train de passer et je ne pouvais pas ne pas embarquer dedans. »

DÉMARRAGE

Même si Aurora Vie a reçu son permis, l’usine ne sera à son plein rendement qu’en avril 2018, explique la directrice des affaires gouverneme­ntales d’aurora Cannabis, Andrea Paine.

L’usine ne possède que 216 plants de cannabis pour l’instant. Ces plantes sont utilisées pour produire de nouvelles pousses de cannabis. Lorsqu’elle sera à son plein rendement, elle comptera 8000 plants adultes dans ses 10 salles de production.

« On est un peu comme en start-up », illustre le chef de l’assurance qualité.

Pendant ce temps, M. St-louis doit préparer toutes les procédures que les employés devront suivre pour que le produit soit sécuritair­e et de qualité.

« Je compare ça souvent à de la cuisine. Quand on fait un gâteau, ça prend des instructio­ns bien précises si on veut le réussir. »

La grande différence entre Aurora Vie et la pharmaceut­ique, c’est que l’entreprise travaille avec de petits insectes pour détruire les parasites de ses plantes, étant donné qu’elle n’utilise aucun herbicide ou pesticide.

« Avant, dès que je voyais un insecte, on devait remplir un rapport d’incident, raconte-t-il. Disons que j’ai dû laisser tomber des vieux réflexes la première fois que j’ai eu affaire avec des insectes ici. »

 ??  ?? FRANÇOIS ST-LOUIS Responsabl­e assurance qualité chez Aurora Vie
FRANÇOIS ST-LOUIS Responsabl­e assurance qualité chez Aurora Vie

Newspapers in French

Newspapers from Canada