Le Journal de Quebec

Les proarmes ramènent le drame de Poly dans le débat

Des opposants au registre se sont rassemblés hier

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Le rassemblem­ent proarmes qui devait initialeme­nt se tenir sur le site commémorat­if de la tuerie de l’école Polytechni­que a finalement attiré une cinquantai­ne de personnes dans une cabane à sucre de Neuville, hier.

Malgré le tollé de la semaine dernière, la tragédie qui a coûté la vie à 14 femmes en 1989 était au coeur des échanges lors du rassemblem­ent.

« Polytechni­que, c’est le début du contrôle des armes à feu au Canada. À partir de ce moment-là, le lobby procontrôl­e [...] a monté ça en épingle », a justifié le président du groupe Tous contre un registre, Guy Morin, qualifiant de « branche émotive » de ce lobby le collectif Poly se souvient.

Pour l’occasion, le groupe Tous contre un registre avait préparé une longue présentati­on discrédita­nt tout amalgame entre les armes à feu et la tragédie de Polytechni­que. Des images du lieu commémoran­t les victimes ont même été projetées à l’écran tandis que les participan­ts étaient invités à fermer les yeux pour imaginer qu’ils se trouvaient à cet endroit.

« Depuis 28 ans que l’argent de nos taxes est détourné pour des mesures qui ne visent pas l’efficacité, mais à nous faire ployer sous la bureaucrat­ie », s’est insurgée Jessie Mcnoll, porte-parole du mouvement.

REGISTRE BIENTÔT EN VIGUEUR

Les militants proarmes ont par ailleurs affiché une opposition sans réserve à l’entrée en vigueur du registre québécois des armes à feu, prévue pour le début de l’année 2018. « C’est une question de santé, pas de registre », a dit le fondateur du groupe, François Picard, affirmant que les sommes devraient plutôt aller à la détection des personnes à risque de commettre l’irréparabl­e.

Le rassemblem­ent, qui s’est déroulé dans le calme, faisait l’objet d’importante­s mesures de sécurité. Les participan­ts étaient invités à montrer patte blanche à l’entrée du site, où ils devaient être pris en photo et présenter une pièce d’identité.

C’est d’ailleurs pour éviter tout affronteme­nt avec de possibles contre-manifestan­ts que les organisate­urs ont choisi de déplacer le lieu de leur rencontre, a expliqué M. Morin.

 ?? PHOTO DOMINIQUE LELIÈVRE ?? Le président du groupe « Tous contre un registre » Guy Morin a pris la parole pour dénoncer le registre québécois des armes à feu devant une cinquantai­ne de personnes.
PHOTO DOMINIQUE LELIÈVRE Le président du groupe « Tous contre un registre » Guy Morin a pris la parole pour dénoncer le registre québécois des armes à feu devant une cinquantai­ne de personnes.

Newspapers in French

Newspapers from Canada