Le Journal de Quebec

La famille d’une victime est choquée par un film

Le meurtrier allégué joue un rôle de tueur dans un documentai­re qui porte sur 17 meurtres de femmes

- – Avec la collaborat­ion de Frédérique Giguère AMÉLIE ST-YVES

Le frère de Véronique Barbe, une femme tuée en septembre, ne digère pas qu’un film soit projeté à la mémoire de sa soeur alors que le meurtrier allégué, Ugo Fredette, joue un tueur de femmes dans certaines scènes.

Daniel Barbe s’insurge contre le fait que le réalisateu­r du film Soixante-dix, Stéphan Parent, inscrive à la fin de son documentai­re À la mémoire de Véronique Barbe, sa soeur qui a été assassinée en septembre présumémen­t par son ex-conjoint Ugo Fredette. Surtout que la famille n’a pas été consultée.

Et d’autant plus que Fredette a participé au film et campe le rôle d’un homme qui tue des femmes dans le documentai­re qui porte sur 17 meurtres non résolus de femmes dans les années 1970.

L’avant-première est présentée aujourd’hui à Montréal.

MANQUE DE RESPECT

Ces scènes ont été tournées des mois avant qu’ugo Fredette soit accusé du meurtre de sa conjointe Véronique Barbe.

« Ça me fâche. Je trouve que ça a zéro bon sens. C’est un grand manque de respect envers la famille. Il prend le nom de ma soeur et le met sur son film. Au minimum, tu respectes la famille. Je suis sous le choc, vraiment sonné. Je ne la comprends pas. Surtout qu’il joue là-dedans, même si on ne le reconnaît pas. Le gars qui est accusé d’avoir tué ma soeur passe dans le film et à la fin, il fait un hommage. Je suis complèteme­nt à terre », a dit Daniel Barbe.

Le réalisateu­r Stéphan Parent admet ne pas avoir demandé à la famille Barbe la permission d’utiliser le nom de Véronique Barbe, mais rappelle qu’il pleure aussi sa mort.

« Je ne suis pas un étranger, c’était mon amie. C’est ma façon à moi de lui dire au revoir », dit-il.

Il n’a pas l’intention de retirer la mention pour l’avant-première, mais va réfléchir à la question pour la suite. Il rappelle avoir retiré le nom d’ugo Fredette du générique.

M. Parent dit qu’on ne reconnaîtr­a pas Fredette, car il est présenté de dos, parfois cagoulé.

Plus de deux mois après le meurtre et l’alerte Amber qui a tenu le Québec en haleine, Stéphan Parent ne comprend toujours pas ce qui s’est passé dans la tête de son associé Ugo Fredette.

« Je me sens trahi. Ce qui me fait mal là-dedans, c’est qu’il a travaillé avec moi auprès de familles de victimes. Il a vu des gens souffrir et il a vu c’est quoi perdre un être cher », explique-t-il.

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PHOTO D’ARCHIVES Fredette est accusé du meurtre prémédité de son ex-conjointe Véronique Barbe.
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