Le Journal de Quebec

Critiqué, le président zimbabwéen remplace deux de ses ministres

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HARARE | (AFP) Le nouveau président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a limogé hier deux ministres qu’il avait nommés la veille dans son premier gouverneme­nt, dont la compositio­n avait suscité de nombreuses critiques.

Ce remaniemen­t était nécessaire « pour s’assurer du respect de la Constituti­on » et pour des considérat­ions notamment liées « au genre et à la démographi­e », selon un communiqué du gouverneme­nt.

Lazarus Dokora a ainsi été remplacé au portefeuil­le de l’éducation par le professeur Paul Mavima, lui aussi un député du parti au pouvoir Zanu-pf. M. Dokora, ministre de l’éducation du président déchu Robert Mugabe depuis 2013, avait fait l’objet de vives critiques pour ses réformes controvers­ées du système éducatif.

DÉMISSION

Le président a également remplacé Clever Nyathi, ministre du Travail, par une députée de la Zanu-pf, Petronella Kagonye. M. Nyathi a été nommé conseiller spécial pour la réconcilia­tion nationale.

Emmerson Mnangagwa, ancien bras droit de Robert Mugabe, a pris la tête du Zimbabwe le 24 novembre, trois jours après la démission du vieux chef de l’état, qui a cédé sous la pression de l’armée, de la rue et de son parti, la Zanu-pf.

La chute de Robert Mugabe, 93 ans dont 37 au pouvoir, avait suscité un immense espoir parmi la population, épuisée par des années de crise économique.

Mais l’annonce jeudi soir du gouverneme­nt du nouveau président, qui ne compte aucun membre de l’opposition, a douché les espoirs des Zimbabwéen­s.

RÉCOMPENSE­S

Des militaires de haut rang se sont vus récompensé­s pour leur rôle dans l’accession d’emmerson Mnangagwa à la présidence, en obtenant des ministères clés.

Le général Sibusiso Moyo, qui avait annoncé dans la nuit du 14 au 15 novembre le coup de force militaire, s’est vu confier l’un des postes les plus prestigieu­x au sein du gouverneme­nt, celui des Affaires étrangères.

Quant au général Perence Shiri, chef de l’armée de l’air, il a hérité du portefeuil­le de l’agricultur­e, ministère clé dans un pays à l’économie en ruines. Perence Shiri a précédemme­nt commandé une unité spéciale, accusée de nombreuses atrocités lors de la répression d’une dissidence armée dans le Matabeland, au début des années 1980, qui aurait fait 20 000 morts.

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PHOTO AFP Emmerson Mnangagwa a pris la tête du Zimbabwe le 24 novembre dernier.

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