L’effet incubateur du Jamais Lu
Quatorze auteurs seront en vedette lors de la septième édition québécoise de ce festival
«Mespenséesaussi sont plus douces. Sont moins plates, sont plus genre hop la vie. J’suis ben. » - Lilas, dans La Paix surtout
Le festival du Jamais Lu offre, depuis 2011, une plateforme qui permet à des auteurs de présenter des extraits d’oeuvres qui sont en processus de création. Des mises en lecture qui, souvent, cheminent jusqu’à une présentation dans les théâtres de Québec.
Au fil des ans, une quinzaine de créations, avec Sauver des vies, L’gros Show, Scalpés, Sur la montagne nue, Hippo, Le monde sera meilleur et Le Cas Joé Ferguson, présenté récemment sur les planches du Trident, ont suivi ce parcours.
Le volet Accélérateur de particules, présenté vendredi, au Lantiss du Pavillon LouisJacques-casault à l’université Laval, proposera des extraits des créations théâtrales d’ariel Charest, Jean-michel Girouard, Claude Montminy, Anne-marie Olivier et Lily Pinsonneault.
Ariel Charest racontera, avec Dalida Tremblay, l’histoire de trois individus qui, à travers les parcours de la chanteuse Dalida et du tueur en série Jeffrey Dahmer, se questionnent sur leur propre vie et leurs insatisfactions.
Le Manoir Coors Light ou la fin des illusions, de Jean-michel Girouard, s’intéresse à la quête de deux amis qui se lancent à la recherche d’un lieu de rêves et de désirs où tout semble possible.
Avec Franconia (une comédie américaine), Claude Montminy aborde la violence des espoirs déçus dans une petite ville du New Hampshire, par l’entremise d’un biologiste rimouskois de passage dans l’amérique de Donald Trump.
Sublime et noué, d’anne-marie Olivier, racontera l’histoire de Maurice qui, à l’âge de trente ans, a perdu l’usage de la parole et de ses jambes. Une tragédie qui l’a amené à ne plus voir le monde de la même façon.
À PROPOS DE L’AUTOMÉDICATION
Jeune auteure originaire de Saint-hyacinthe, Lily Pinsonneault propose, avec La Paix, surtout, une incursion dans le quotidien de Lilas, une adolescente qui souffre de bipolarité, qui ne le sait pas, et qui découvre les effets stabilisants de différentes substances sur son humeur.
« Il y a 10 ou 15 ans, on ne parlait pas de ça. On disait que ces personnes, qui avaient un trouble de personnalité, avaient mauvais caractère. Il n’y avait pas de ressources vers qui se tourner. Et ce manque de ressources amène les ados à se diriger vers l’automédication », a raconté Lily Pinsonneault lors d’un entretien.
L’auteure précise que son texte s’adresse autant aux adultes qu’aux adolescents.
« Il y a des gens qui prennent des Advil tous les jours au lieu de mieux dormir et moins boire. Il y a le petit verre de vin en soupant. On est témoins de ça tous les jours, si on s’y arrête », a-t-elle fait remarquer, indiquant que ce phénomène d’automédication est aujourd’hui à la mode.
« Ça commence par de la marijuana pour aller ensuite vers les drogues un peu plus dures. On ne se lève pas le matin en s’injectant des drogues », a lancé la jeune auteure, qui a fait paraître le printemps dernier, chez Québec Amérique, un premier roman intitulé Sauf que je n’ai rien dit. Le festival du Jamais lu est présenté jeudi, vendredi et samedi au Lantiss du Pavillon Louis-jacques-casault à l’université Laval. La programmation complète est en ligne à l’adresse jamaislu.com.