Quand la vérité te semble soudain si évidente !
J’ai eu un choc en lisant votre Courrier de ce matin tellement j’y reconnaissais des propos semblables à ceux que pourrait vous tenir ma conjointe. Pour résumer un peu son discours, disons qu’elle y parle de l’homme avec lequel elle partage sa vie depuis cinq ans, mais dont elle dit sans gêne : « Il n’est vraiment pas mon type d’homme. »
Disons-le tout de suite, j’ai 10 ans de plus qu’elle. On a commencé à sortir ensemble à une période de sa vie où elle en avait assez des relations de courte durée, basées sur le sexe. Elle cherchait du solide, une épaule accueillante, et j’ai croisé son parcours.
Elle avoue avoir sauté la clôture quelques fois ces derniers temps, mais être en train de s’amouracher du dernier de ses jeunes amants qu’elle ne parvient plus à laisser tomber. Elle vous demande naïvement de l’aider à prendre une décision sur le choix entre lui et moi.
Cette femme qui n’en manque pas une pour me manifester sa condescendance, alors que généralement elle est si gentille avec tout le monde, je vais vous montrer ce qu’elle est vraiment. Il y a quelques mois, elle me racontait les yeux tout brillants le triste sort d’un nouveau père de famille avec une bonne carrure et une profession à faire saliver toutes les femmes, qui venait d’être quitté par sa femme.
Devant une description aussi flatteuse d’un homme qui correspondait pour elle à l’idéal, je lui ai dit d’emblée : « Eh bien va avec lui, laisse-moi ! Aie le courage de faire le choix qui te semble le meilleur ! Je parais si misérable à tes yeux parce que je suis plus vieux que toi, ne te gêne pas pour partir. De plus, je te signale que ce n’est pas nouveau, depuis le début de notre relation que j’ai 10 ans de plus que toi. Rien n’a changé sur ce plan. Et en ce qui concerne ma grandeur, je n’y peux rien, elle a toujours été ce qu’elle est présentement.
Toi qui es si exigeante et qui prends plaisir à insister sur mes erreurs en me montrant, sans gêne aucune, que je ne mérite pas ton amour, va trouver mieux ailleurs au lieu de persister à regar- der ton reflet dans le miroir. Ton attitude me blesse, mais comme tu ne peux plus supporter ce que je suis, qu’y puis-je faire ?
Comme tu ne sais pas apprécier ce que tu as, que tu cherches sans cesse plus que ce que tu as, ou autre chose que ce que tu as, je pense que tu ne changeras fondamentalement jamais. Pourquoi j’attendrais un miracle de ta part ? Et surtout, ne t’inquiète pas. Je ne te supplierai pas de rester.
Tu as trahi la confiance que j’avais en toi. Sache que d’aller voir ailleurs, c’était ta décision personnelle. Ta famille m’aime et tout le monde se dit heureux pour toi d’avoir quelqu’un de stable dans ta vie. Alors que toi, tu me sembles vouloir détruire cela. Libre à toi. Moi je reste le même qu’au début : un homme qui recherche un environnement stable rempli des petits plaisirs simples de la vie, alors que toi tu sembles vouloir plus ! » Dommage
Ce n’est pas moi qui puis vous confirmer si cette personne est celle qui partage votre vie. Mais quand la lecture d’une lettre nous émeut au point où elle vous a ému, ça vaut la peine de s’y arrêter, à la fois pour reprendre son souffle, mais aussi pour s’atteler à prendre une décision.
C’est évident que vous êtes à un tournant de votre vie et que le choc est difficile à avaler. Mais pourquoi ne seriez-vous pas celui qui la prend la décision de la rupture ? Pourquoi continuer à faire comme si, alors que vous pourriez être l’acteur principal de la suite de votre vie ? Qui sait ce que cela pourrait provoquer chez elle ?