Le Journal de Quebec

Les mea culpa de Trudeau

- BOMBARDIER denise.bombardier @quebecorme­dia.com DENISE e Blogueuse au Journal Journalist­e, écrivaine et auteure

Justin Trudeau est le gardien moral de toutes les revendicat­ions victimaire­s, parmi lesquelles il en choisit quelques-unes. En pleurant, on l’imagine, car un choix est toujours un choix déchirant.

Justin Trudeau, le prince des apparences, né de la cuisse de Jupiter, mais plus grand et plus beau physiqueme­nt que son père, affirme avec prétention sa supériorit­é morale sur ceux qui l’ont précédé.

Dans sa mission, il fait désormais un acte de contrition quasi hebdomadai­re. Le premier ministre condamne de facto tous les salauds, les racistes, les homophobes, les « Lgbtqphobe­s » et les islamophob­es, qui, pour le meilleur et surtout pour le pire, ont tout de même instauré la démocratie. Il transforme dorénavant le Canada en une terre pure et sainte sur laquelle vivent des âmes qu’il invite à se purifier à travers ses incantatio­ns repentante­s.

THÉORICIEN

Il se voit comme un Jean-jacques Rousseau du XXIE siècle en adhérant à la pensée du philosophe du XVIIIE selon qui l’homme naît bon, mais c’est la société qui le corrompt. Il s’inspire de Karl Marx, le père du communisme, qui a imposé sa théorie de la lutte des classes entre le prolétaria­t et la bourgeoisi­e. Justin Trudeau revisite cette assertion en l’appliquant au XXIE siècle.

Dans sa perspectiv­e, la société se départage entre les bourreaux, la plupart du temps à ses yeux des hommes blancs, racistes, islamophob­es et homophobes, et les victimes. D’ailleurs, dans un moment d’émotivité incontrôlé­e, Justin Trudeau a accusé le chef de l’opposition officielle, Andrew Scheer, d’islamophob­ie pour s’être inquiété du sort que le Canada va réserver aux djihadiste­s canadiens partis combattre en Syrie avec Daech et qui veulent rentrer au Canada. Le chef conservate­ur s’interrogea­it sur la sécurité du Canada.

Justin Trudeau n’agit pas sans arrière-pensée politique et les sondages démontrent à ce jour que notre Zorro national trouve des appuis. Parmi les bien-pensants qui carburent à la culpabilit­é, chez les groupes victimaire­s qui en font leur fonds de commerce et au sein de nombre de minorités, qui n’attendent que le jour où ils bénéficier­ont de la manne trudeauist­e.

COMPENSATI­ONS SUBSTANTIE­LLES

Car à ces mea-culpa se rattachent des compensati­ons financière­s de centaines de millions de dollars sortis des poches des contribuab­les. Même Stephen Harper, le protestant culpabilis­é, s’était excusé en argent comptant auprès des autochtone­s et des minorités ethniques emprisonné­es pendant les deux guerres mondiales.

Justin Trudeau a une façon particuliè­re de s’excuser. En fait, il s’identifie aux victimes, ce qui lui permet de se distancier de tous ceux qui ont appliqué à travers les siècles leurs sales politiques. Étant peu féru d’histoire ou de sociologie, il plaque les valeurs d’aujourd’hui sur celles du passé.

Ainsi, il déboulonne tous les héros. Car les grands personnage­s historique­s n’ont pas échappé aux préjugés de leur époque. Même son père au moment de la crise d’octobre. Songe-t-il à indemniser les Québécois innocents arrêtés alors ? Justin Trudeau, dans sa flamboyant­e contrition, choisit ses causes. Est-ce étonnant ?

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Trudeau affirme sa supériorit­é morale sur ceux qui l’ont précédé.
Trudeau affirme sa supériorit­é morale sur ceux qui l’ont précédé.

Newspapers in French

Newspapers from Canada