L’absence de contrôle des bonbons au pot inquiète
Un chercheur redoute les graves intoxications alimentaires qu’ils peuvent causer
OTTAWA | Un chercheur s’inquiète des risques de graves intoxications alimentaires après la dégustation d’en-cas au cannabis si les gouvernements tardent à surveiller leur fabrication au même titre que le reste de la nourriture.
« Vous pourriez avoir une intoxication alimentaire. Ça peut causer des vomissements, la diarrhée, la fièvre [mais] le risque primaire est le botulisme, une maladie grave et potentiellement mortelle », résume Kenneth Diplock, professeur et candidat au doctorat en santé publique à l’université de Waterloo.
Il énumère ainsi les risques associés à la dégustation de produits alimentaires contaminés, comme ceux préparés sans les standards d’hygiène en vigueur dans l’industrie.
Puisqu’aucun contrôle sur les produits comestibles du cannabis n’est prévu dans le projet de loi fédéral sur la légalisation de cette drogue jusqu’à un règlement promis l’an prochain, il craint la hausse des problèmes sanitaires pendant la période de transition.
RISQUES
« Le consommateur ne sait pas sur quoi il va tomber. Est-ce que c’est fait maison ? La personne ne s’est peut-être pas lavé les mains », illustre Émilie Dansereau-trahan, de l’association pour la santé publique du Québec.
Elle recommande d’éviter à tout prix ces produits, et croit que des problèmes vont subsister même après qu’ils seront officiellement permis, ce qui est prévu pour un an après la légalisation des joints.
Classés ni comme médicaments ni comme nourriture, ces produits passent entre les mailles du filet dans certains États américains, avertit Kenneth Diplock.
« J’ai parlé à des collègues qui viennent d’états qui ont déjà légalisé le cannabis et qui ont constaté une hausse des problèmes d’intoxication alimentaire avec ces produits », s’inquiète le spécialiste.
MAPAQ
En plus, les fleurs de cannabis peuvent contenir des bactéries ou des pesticides, un risque supplémentaire.
Il estime que les spécialistes du ministère de l’agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ) devraient surveiller la production de friandises avec ou sans cannabis.
Le MAPAQ n’a pas souhaité émettre de commentaires.
Le gouvernement fédéral redirige toutes les questions à ce sujet vers son site web, où il est indiqué qu’ottawa a besoin « d’un délai suffisant » pour légaliser les produits comestibles sûrs.
Le Sénat examine actuellement le projet de loi fédéral, C-45.