Le Journal de Quebec

Une pharmacie volante dans un pénitencie­r

Réseau de drogue et de cellulaire­s démantelé

- ERIC THIBAULT

Les autorités carcérales ont coupé les ailes d’un réseau de contreband­e de drogue et de téléphones cellulaire­s largués par des drones au pénitencie­r à sécurité moyenne Archambaul­t, à Sainte-anne-des-plaines.

En guise de punition, deux des principaux revendeurs ont été transférés au pénitencie­r à sécurité maximum de Donnacona, où l’on fait la vie dure à l’utilisatio­n de cette technologi­e par les détenus.

Aldo Franchini, un Montréalai­s incarcéré pour homicide involontai­re et Leonard Freedom Ballantyne, privé de sa liberté pour un meurtre commis dans l’ouest canadien, ont contesté leur transfert devant les tribunaux, mais le juge Louis Dionne vient de donner raison au service correction­nel.

En juillet dernier, Le Journal rapportait que la direction du « max » de Donnacona y avait interdit les sorties à ses détenus dans la grande cour extérieure durant 45 jours parce que le pénitencie­r avait reçu la visite de drones.

Cette décision de la Cour supérieure montre qu’à l’instar des prisons provin- ciales, les pénitencie­rs fédéraux ne sont pas immunisés contre ce phénomène.

Le réseau du pénitencie­r Archambaul­t s’était fait livrer « d’importante­s quantités » de cellulaire­s, de tabac, de haschisch et même d’héroïne, d’après la direction.

Les agents correction­nels ont aussi appris qu’un drone téléguidé avait livré dans la cour extérieure 1000 billes d’hydromorph­one – un dérivé de la morphine – et de la « wax », une sorte de résine de cannabis cinq fois plus puissante que la marijuana vendue sur le marché noir.

LIÉS AU CRIME ORGANISÉ

« Plusieurs détenus impliqués » dans le réseau étaient associés au crime organisé puisque la contreband­e par drone « nécessite des contacts et moyens à l’extérieur des murs que peu de détenus possèdent », a témoigné un responsabl­e de la sécurité carcérale.

Franchini et Ballantyne sont considérée­s comme des « relations » de gangs de rue.

Le premier était relié aux « 18 » – un gang d’allégeance rouge du secteur Saint-léonard – et n’avait que 18 ans quand il a été arrêté pour avoir poignardé mortelleme­nt un autre jeune à l’été 2011.

Aucune accusation criminelle n’a toutefois été portée contre eux relativeme­nt à ces activités de contreband­e.

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