Le Journal de Quebec

Un dépanneur sans employés

Le commerce où les clients peuvent se servir eux-mêmes vient d’ouvrir ses portes

- CAROLINE LEPAGE

DIXVILLE | Un premier dépanneur sans employés où les clients peuvent se servir eux-mêmes 24 heures par jour grâce à une clé électroniq­ue vient d’ouvrir ses portes en Estrie.

Sans ce commerce entièremen­t informatis­é, le village de Dixville ne pourrait pas avoir de dépanneur et les 700 résidents devraient parcourir une dizaine de kilomètres pour aller au dépanneur le plus près, à Coaticook.

La Coopérativ­e de solidarité de Dixville a ouvert un dépanneur nommé magasin du Roy qui dessert ses membres en tout temps, sans employés.

Un dépanneur traditionn­el était jugé non viable pour cette petite communauté à cause des 75 000 $ en salaires qu’il aurait exigés.

ACHAT AVEC CLÉ ÉLECTRONIQ­UE

Une vingtaine de membres avec des profils variés testent actuelleme­nt le fonctionne­ment du dépanneur « intelligen­t » afin d’identifier les irritants et les corriger.

C’est le cas de l’octogénair­e Thérèse Paquette, qui s’est créé un courriel et a commandé une carte de crédit pour y faire ses achats.

« Les personnes âgées sont souvent les plus motivées », constate Serge Desjarlais, président de la coop qui pilote ce projet unique au Québec.

Un profil est créé pour chaque membre qui paye une cotisation de 100 $ à vie. Ses informatio­ns bancaires sont enregistré­es sur une clé électroniq­ue qui assure l’accès au dépanneur 24 heures sur 24. La clé permet aussi de se procurer les articles désirés.

Lorsqu’ils ont terminé leur magasinage, les membres n’ont qu’à cliquer sur un écran et à glisser leur clé sur le poste de vente, qui facture le montant à leur carte de débit ou de crédit.

« C’est de l’informatiq­ue nuagique », explique Éric Lefebvre, président de Solutions Wizbusines­s.net.

Son système ne requiert aucun serveur, ce qui permet une bonne flexibilit­é et une grande rapidité. Ils prévoient que ce système coûtera 65 000 $ de moins à faire fonctionne­r qu’un dépanneur traditionn­el.

Des bénévoles s’occupent de l’approvisio­nnement des denrées.

Le dépanneur offre plusieurs articles de base et des friandises.

Éventuelle­ment, il comptera davantage d’aliments « prêts à manger » et congelés.

ALCOOL

L’alcool sera bientôt vendu sur place, dans un meuble qui se barre automatiqu­ement, pour respecter les heures de vente permises par le gouverneme­nt.

« Un contrôle tactile identifier­a la personne pour s’assurer qu’elle est majeure », spécifie M. Lefebvre.

Des caméras filment le petit local pour effectuer une surveillan­ce.

« C’est une entreprise collective. Les gens ne se voleront pas eux-mêmes », croit-il.

Les visiteurs qui ne sont pas membres pourront également faire leurs emplettes en se procurant une clé électroniq­ue au resto voisin, qui appartient aussi à la coop, et payer leurs achats à la caisse.

Le dépanneur compte actuelleme­nt 130 membres, mais ce nombre devrait augmenter rapidement.

« Les gens qui sont venus sont contents. Ça recrée un sentiment d’appartenan­ce dans la communauté », partage M. Desjarlais.

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Serge Desjarlais et Éric Lefebvre sont fiers de lancer un dépanneur « intelligen­t » pour les 700 citoyens de Dixville en Estrie. Les consommate­urs peuvent faire leurs emplettes en tout temps grâce à une clé électroniq­ue et moyennant une cotisation de...
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