« Amazon, c’est une machine »
– Léopold Turgeon, PDG du CQCD
Est-ce le début de la fin pour les détaillants québécois sur le web ? Non, non. Pas du tout. Au contraire. Je vais appeler ça « l’éveil » malgré ce que l’on voit au niveau des ventes. Il n’y a jamais eu autant de détaillants québécois présents en ligne [...]. Les petits commencent à se dire qu’ils n’ont pas le choix d’y être parce que le consommateur est là. Mais c’est clair qu’amazon aux États-unis vend 50 % de tout ce qui se vend sur le web. Amazon, c’est une machine.
Quelle est la recette du succès d’amazon ? Ils font de la fiscalité agressive. Au lieu de payer 26 % en fiscalité comme nos entreprises, elles en payent de 0 % à 3 %. Leur bassin de 330 millions de consommateurs leur donne une économie de marché les favorisant d’au moins un autre 15 %. En plus, quand ces compagnies-là n’ont pas l’obligation de payer la taxe, elles viennent chercher encore un 15 %. Parfois, elles n’ont même pas à exiger les frais de douanes. Bref, elles ont un 60-65 % d’avantages. Impossible de concurrencer ça.
Québec et Ottawa en font-ils assez pour nos détaillants ? Non. Les entreprises étrangères doivent au moins avoir l’obligation de payer les taxes de 15 %. […] Nous sommes sortis avec le député Amir Khadir et avec Peter Simons pour le dire. Il faut prévoir une loi qui dit que si on a une présence significative au Québec, on a l’obligation de collecter les taxes et les retourner au gouvernement. L’australie, le Japon, la Nouvelle-zélande, une partie des États américains, la Russie le font… plusieurs pays ont modifié leur loi. Ici, on ne l’a pas fait.
Est-ce la faute des consommateurs québécois qui vont sur Amazon ? Est-ce qu’on veut renoncer à nos programmes? On se donne des lois, de l’éducation, des services de santé. Tout ça a un coût. Si on ne veut plus payer de taxes, il va falloir être conséquent. On va avoir moins de programmes. Tu ne peux pas avoir le beurre et l’argent du beurre.