Le bon flair d’un agronome
L’entreprise Jefo vise le milliard de ventes
Un agronome a flairé la bonne affaire en fabricant des produits sans médicaments pour les animaux de la ferme. Aujourd’hui, Jefo vise le milliard de ventes d’ici les prochaines années.
Jean Fontaine, fondateur et PDG de Jefo, est arrivé à ce chiffre impressionnant cet automne, alors qu’il célébrait les 35 ans de son entreprise, installée à Saint-hyacinthe depuis sa fondation.
Avec un chiffre d’affaires de plus de 300 millions $, le double d’il y a cinq ans, et une croissance dans les deux chiffres, Jefo est, peutêtre, la multinationale la plus méconnue des Québécois.
« Je suis discret, car très occupé. J’ai peu de temps pour le social », dit Jean Fontaine.
L’homme de 59 ans, agronome de formation, et entrepreneur de vocation, a créé une entreprise qui fabrique et vend des additifs non médicamenteux de haute performance pour la nutrition animale. Ils représentent 40 % des ventes aujourd’hui. L’autre 60 % provient des activités de grossiste.
Jefo vend des ingrédients de base (enzymes, minéraux, potassium, etc.) à des agriculteurs et des distributeurs d’une soixantaine de pays.
Aujourd’hui, la grande majorité des profits (71 %) est générée hors du pays. Les exportations ont presque doublé en deux ans.
Les affaires sont bonnes : un plan d’investissements de 65 M$ sur les deux prochaines années comprend un nouveau siège social, un centre de formation et de recherche en santé animale (avec 65 diplômés universitaires), une nouvelle usine et un nouvel entrepôt.
« La croissance vient, c’est comme ça ! », dit Jean Fontaine. Il vise un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars en 2025.
UN HOMME AGILE
Au fil de ses trois décennies et plus en affaires, Jean Fontaine a su prendre des décisions « rapides », comme il le dit.
C’est ainsi qu’en 2000, il a senti que le vent tournait, et que les aliments sans antibiotiques pour animaux représentaient l’avenir. « On a remplacé les médicaments par des produits naturels. Depuis, le marché des aliments non médicamentés est en énorme croissance. »
La demande vient du consommateur. Il veut manger un poulet ou un porc qui n’a pas été gavé de médicaments. « Et c’est lui qui décide, dit Jean Fontaine. Puis les chaînes avisent, elles n’ont pas le choix. Et l’abattoir doit suivre. »
En attendant, le père de sept enfants prépare la relève. Quatre d’entre eux, Émilie, Jean-françois, Emmanuelle et Anthony y travaillent déjà. Jean Fontaine ne craint pas le transfert générationnel : « Ils ont grandi dans la compagnie ! »