Le Journal de Quebec

QUESTIONS EN RAFALE

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Est-ce que cette première saison a été à la hauteur de tes attentes? C’est une belle expérience et j’ai vraiment commencé à réaliser ce qui m’arrivait à notre premier match de la saison. J’ai vraiment appris beaucoup tout au long de l’année et j’ai pu perfection­ner ma technique, en plus de devenir plus rapide et plus lourd. Tout ça était nouveau, et c’est vraiment différent du football au Québec. Pour moi, ça a été une saison pour m’adapter et je n’ai pas connu trop de difficulté­s. Ça va être encore mieux l’an prochain parce que j’aurai eu l’occasion de travailler sur mes faiblesses.

Les Wolverines, c’est un programme mythique avec plus de 100 ans d’histoire. Y avait-il un côté intimidant au départ? Ce n’est pas un élément qui m’a affecté. Tu n’as pas d’autre choix que de le remarquer parce que c’est vrai que c’est gros. Il y a beaucoup de pression sur nous de la part des partisans, des entraîneur­s et de partout pour qu’on performe. Toutes les instances extérieure­s, on essaie de les bloquer pour se concentrer sur ce qu’on doit travailler. Quand ça va bien, les journalist­es et les partisans sont autour de toi, ils te parlent, ils t’aiment. Quand ça va mal et que l’équipe perd, nous sommes les pires pas bons et on devrait mettre dehors coach Harbaugh. C’est soit que ça va super bien ou que ça va super mal. Tu dois trouver un juste milieu pour ne pas que les succès ni les échecs te montent trop à la tête. Les gens ici prennent le football à coeur. La culture du football est vraiment différente de celle au Québec.

Es-tu satisfait du rôle que tu as joué sur le terrain ? J’ai pu jouer dans plusieurs situations. Sur les unités spéciales, j’ai été gunner lors des bottés de dégagement. J’ai aussi joué sur les retours de dégagement et j’ai évolué à quelques positions différente­s sur les bottés d’envoi et les retours de bottés d’envoi. J’ai pris ça à coeur parce que c’est le moyen de devenir meilleur. À ma position de demi de coin, il y a des vétérans devant moi et c’est la façon de voir de l’action pour contribuer. Les entraîneur­s aiment mes habiletés athlétique­s et ils ne voulaient pas me laisser sur le banc. J’ai aussi joué comme demi de coin en défensive lors de deux matchs, en fin de quatrième quart, contre Minnesota et Rutgers. Pour les recrues comme moi, ce sera notre tour bientôt.

Comment as-tu vécu l’énorme rivalité avec Ohio State? Tu peux regarder des documentai­res, aller à tous les matchs comme partisan et avoir ta perception… mais tu ne sauras jamais comment c’est gros tant que tu ne sautes pas sur le terrain. Quand tu joues, tu donnes tout ce que tu as. On ne s’aime vraiment pas. Il y a un genre de frustratio­n, de haine qui s’installe, et tu ne peux pas comprendre si tu regardes ça de l’extérieur. Charles Woodson nous a parlé avant la partie et nous a expliqué à quel point ce n’est pas un match comme les autres. Il doit y avoir une couche d’agressivit­é de plus.

Plusieurs analystes décrient les résultats de l’équipe (8-4). Quelle est ton évaluation de la saison sur le plan collectif ? On ne savait pas à quoi s’attendre. Plein de bons vétérans sont partis, il y avait plusieurs nouveaux gars et la situation au poste de quart n’était pas évidente. Ça a affecté toute l’équipe. La saison a donc été un peu difficile, avec plusieurs joueurs sans expérience. On a placé la barre haut avec l’objectif de faire les séries, mais on devrait revenir forts l’année prochaine.

Jim Harbaugh est très reconnu et il s’est forgé une solide réputation. Apprécies-tu de jouer sous ses ordres? C’est un entraîneur qui demande plus que la perfection dans tout ce que tu fais. Il faut constammen­t que tu sois le meilleur. C’est un coach assez dur parce qu’il est exigeant, mais il dirige très bien. C’est le genre d’entraîneur que certains joueurs n’apprécient pas sur le coup, mais qu’ils vont remercier par la suite. Il sait ce qu’il fait, il a beaucoup d’expérience. C’est dur de jouer pour lui, mais tu vas en récolter les bénéfices plus tard dans la NFL ou dans la vie de tous les jours. Quel rôle envisages-tu la saison prochaine? Ça dépendra du genre de camp de printemps et d’été que je vais avoir, mais je devrais avoir plus de temps de jeu en défensive. Il y a encore des vétérans demis défensifs à qui il reste une ou deux années d’admissibil­ité, donc j’ai encore le temps de me développer, mais je devrais conserver le même rôle sur les unités spéciales et voir plus de terrain en défensive. Je ne pousse pas le processus. Je fais ce que j’ai à faire et quand mon temps viendra, je serai prêt.

Qu’est-ce que ça fait de voir des anciens joueurs vedettes du programme qui ont connu de belles carrières dans la NFL venir vous parler? C’est tellement spécial ! Michigan, c’est vraiment une grande famille et chaque année, plusieurs anciens reviennent, comme Tom Brady, Charles Woodson, Desmond Howard… Tous ces joueurs-là reviennent parce qu’ils sont attachés au programme. Le sentiment d’appartenan­ce est important pour eux et ils seront toujours là. C’est motivant.

As-tu déjà un plan en tête pour ton admissibil­ité éventuelle au repêchage de la NFL? Puisque j’ai participé à tous les matchs cette saison, je n’ai pas une année redshirt. Alors j’ai quatre années d’admissibil­ité. Je vais donc monter en grade et me déclarer admissible pour le repêchage de la NFL. L’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi Michigan est que la réussite scolaire est vraiment valorisée et je tiens à obtenir mon diplôme (en administra­tion sportive). Ça ouvre plein de portes.

Qu’est-ce qui s’en vient pour toi dans les semaines à venir? On va continuer de s’entraîner pendant le mois et on devrait connaître très bientôt notre adversaire pour notre Bowl. Ça devrait être une autre belle expérience (NDLR au moment de l’entrevue, le sort des Wolverines n’était pas connu. Michigan affrontera finalement South Carolina [8-4], le 1er janvier à Tampa, dans le cadre du Outback Bowl).

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PHOTO AFP PHOTO COURTOISIE PAUL SHERMAN

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