Les mêmes joueurs, une autre équipe
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Tiens-toi ! Marc Bergevin doit maintenant afficher un beau sourire. Et pourquoi pas ?
Mais dans ce milieu, il est le premier qui soulignera : « Quand tu gagnes, tu dois te convaincre que tu es encore loin de l’objectif final. Quand tu perds, tu dois toujours garder en perspective les objectifs et ne jamais penser qu’on est aussi mauvais que la fiche ne l’indique. »
Quelle remontée spectaculaire du Canadien au cours de la dernière semaine !
On dira que les Red Wings de Detroit forment une équipe qui a perdu tous ses attributs. C’est possible. Par contre, est-ce une raison pour amenuiser la performance du Canadien depuis le retour de Carey Price ? Non. Que dit-on des Penguins de Pittsburgh présentement ? Sidney Crosby est en feu. On souligne aussi l’excellent travail de Tristan Jarry, le gardien appelé à prendre la relève de Matt Murray, sur la touche.
L’EFFET PRICE
S’attarde-t-on sur le fait que les Penguins ont battu les Sabres de Buffalo deux fois en deux soirs ?
Non. Parce que toutes les autres formations de la ligue affronteront les Sabres et, à cet égard, les Red Wings de Detroit.
Il y a une question qu’on est en droit de se poser : comment une équipe peut-elle sortir d’un marasme dans lequel elle était empêtrée depuis le début de la saison et, soudainement, coller cinq victoires marquées par un effort collectif ?
Carey Price est une partie de la réponse, personne n’en doute. Une moyenne de 1,20 but alloué par match depuis son retour. Une moyenne d’efficacité de ,962. Il joue avec la même assurance qui avait fait de lui un gardien intimidant, comme l’a déjà précisé Ken Hitchcock.
Mais comment se fait-il qu’alex Galchenyuk joue avec plus d’enthousiasme ?
« On travaille avec lui, dit Claude Julien. On veut l’aider et jusqu’ici les résultats sont intéressants. »
EXPÉRIENCES CONCLUANTES
Doit-on s’étonner de l’effort déployé par Paul Byron ? Qu’il marque trois buts dans un match, oui, c’est étonnant. Mais pour son dynamisme, non.
Dans les faits, tout baigne dans l’huile, dans le sens que les expériences tentées par Julien rapportent des dividendes. Les trios fonctionnent bien, il a par le fait même établi une certaine stabilité. Pendant l’absence de Shea Weber, il a confié plus de responsabilités à Jeff Petry, qui a répondu avec brio.
Pourtant, ce sont les mêmes patineurs. On a ajouté de nouveaux employés de soutien pour compléter le quatrième trio, mais dans l’ensemble, ce sont les mêmes visages.
Pourquoi lors des six premières semaines, c’était l’enfer ?
Les défenseurs étaient brouillons. Les attaquants, plusieurs d’entre eux, devrait-on préciser, étaient perdus et inefficaces, sauf Brendan Gallagher et ses compagnons de jeu.
Et l’entraîneur ne savait plus s’il avait le personnel requis pour espérer obtenir une qualification pour les séries éliminatoires. Dans son for intérieur, il devait se poser des questions.
NE PAS TROP S’EMBALLER
Ce qui devait le préoccuper encore plus que l’inertie des attaquants et les maladresses de ses défenseurs, c’était la tenue de son gardien.
Price ne parvenait plus à stopper un ballon de plage. Et comme le veut l’expression populaire, trop souvent il ressemblait à une perchaude dans le fond de la chaloupe… Ça ne se peut pas. Ce qui s’est passé dans cette période de trois semaines où Price est pratiquement disparu, c’est l’affaire de la haute direction. Ce sont les résultats qui fournissent la réponse.
Et quand un gardien fait la différence, il est toujours plus facile d’implanter un bon système, de changer l’atmosphère dans le vestiaire. Ça devient contagieux parce qu’un gardien d’exception fait en sorte que ses coéquipiers soient meilleurs, qu’ils jouent avec plus d’enthousiasme, qu’ils se disent prêts à compétitionner au même niveau que la plupart des autres formations.
Mais attention, il ne faut jamais trop s’emballer, pas avec la parité qui fait en sorte que peu importe l’adversaire, que ce soit Buffalo ou Detroit, ou encore St. Louis et Calgary, les deux prochains visiteurs du Centre Bell, il n’y a plus de place à l’indifférence ou encore à un effort mitigé. Ça ne passe plus. C’est le pied au plancher. À noter qu’au classement des forces cette semaine, les matchs d’hier soir seront ajoutés à l’analyse des résultats des prochains jours.