Le Journal de Quebec

Attention à la bulle spéculativ­e des fonds indiciels

- Fabien Major Finances personnell­es

Depuis le début 2017, le Dow Jones, le S&P500 et le Nasdaq fracassent des records. Le moyen facile et économique d’y participer était d’acheter des FNB indiciels (Fonds négociés en Bourse). C’est LE produit financier le plus en vogue en ce moment. Mais voilà, cela ressemble de plus en plus à une bulle spéculativ­e.

Il y a maintenant plus d’indices en circulatio­n que d’actions individuel­les négociées sur les Bourses américaine­s ! Pour vous faire comprendre le ridicule, comparons ça à la bouffe-minute. Pourrait-on imaginer avoir plus de trios chez Mcdo que d’aliments qui composent le menu ?

Chaque bulle spéculativ­e attire son lot d’opportunis­tes. Comme tout ce qui porte le nom FNB retient l’attention, des groupes financiers tentent d’obtenir leur part du gâteau en lançant des fonds spécialisé­s et parfois douteux. Ex. : le fonds COW suit la profitabil­ité du bétail, le CUT investit dans le bois, FOIL suit les aluminerie­s et JO est dans le café. VROM ne contient que des constructe­urs de voitures… Enfin, Ledgerx lancera un FNB calquant les mouvements du BITCOIN. Aussi bien jongler avec des couteaux sans manche !

LES FNB INDICIELS PLUS À RISQUE QUE LES AUTRES ?

Au sommet de la bulle techno avant le krach de mars 2000, les actions du S&P 500 les moins chères s’échangeaie­nt à huit fois les profits. En 2017, les moins dispendieu­ses se vendent 11 fois les profits et ça n’arrête pas de monter. C’est franchemen­t inquiétant.

Nombre de ces FNB n’investisse­nt pas directemen­t dans les actions qu’ils suivent. En étant structurés uniquement en produits dérivés, leurs frais sont supérieurs et moins faciles à revendre. En cas de correction de la Bourse, les épargnants pourront se voir refuser leurs rachats. Certains fonds pourraient simplement fermer.

Jim Rogers, investisse­ur à succès et commentate­ur financier américain, considère que les détenteurs de FNB indiciels sont plus vulnérable­s aux correction­s et aux krachs boursiers que les autres. Mais, il reste optimiste pour ceux qui regardent ailleurs : « … il y a des opportunit­és formidable­s hors des FNB, précisémen­t parce que la foule est rivée sur les indices. »

Lorsqu’un produit financier est devenu très cher et risqué, c’est là que les institutio­ns retardatai­res comme les financière­s de détails décident de s’y lancer tête baissée, avec grand battage publicitai­re. La sagesse nous révèle pourtant que c’est le moment de prendre ses profits et d’aller ailleurs pendant qu’il en est encore temps.

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