Attention à la bulle spéculative des fonds indiciels
Depuis le début 2017, le Dow Jones, le S&P500 et le Nasdaq fracassent des records. Le moyen facile et économique d’y participer était d’acheter des FNB indiciels (Fonds négociés en Bourse). C’est LE produit financier le plus en vogue en ce moment. Mais voilà, cela ressemble de plus en plus à une bulle spéculative.
Il y a maintenant plus d’indices en circulation que d’actions individuelles négociées sur les Bourses américaines ! Pour vous faire comprendre le ridicule, comparons ça à la bouffe-minute. Pourrait-on imaginer avoir plus de trios chez Mcdo que d’aliments qui composent le menu ?
Chaque bulle spéculative attire son lot d’opportunistes. Comme tout ce qui porte le nom FNB retient l’attention, des groupes financiers tentent d’obtenir leur part du gâteau en lançant des fonds spécialisés et parfois douteux. Ex. : le fonds COW suit la profitabilité du bétail, le CUT investit dans le bois, FOIL suit les alumineries et JO est dans le café. VROM ne contient que des constructeurs de voitures… Enfin, Ledgerx lancera un FNB calquant les mouvements du BITCOIN. Aussi bien jongler avec des couteaux sans manche !
LES FNB INDICIELS PLUS À RISQUE QUE LES AUTRES ?
Au sommet de la bulle techno avant le krach de mars 2000, les actions du S&P 500 les moins chères s’échangeaient à huit fois les profits. En 2017, les moins dispendieuses se vendent 11 fois les profits et ça n’arrête pas de monter. C’est franchement inquiétant.
Nombre de ces FNB n’investissent pas directement dans les actions qu’ils suivent. En étant structurés uniquement en produits dérivés, leurs frais sont supérieurs et moins faciles à revendre. En cas de correction de la Bourse, les épargnants pourront se voir refuser leurs rachats. Certains fonds pourraient simplement fermer.
Jim Rogers, investisseur à succès et commentateur financier américain, considère que les détenteurs de FNB indiciels sont plus vulnérables aux corrections et aux krachs boursiers que les autres. Mais, il reste optimiste pour ceux qui regardent ailleurs : « … il y a des opportunités formidables hors des FNB, précisément parce que la foule est rivée sur les indices. »
Lorsqu’un produit financier est devenu très cher et risqué, c’est là que les institutions retardataires comme les financières de détails décident de s’y lancer tête baissée, avec grand battage publicitaire. La sagesse nous révèle pourtant que c’est le moment de prendre ses profits et d’aller ailleurs pendant qu’il en est encore temps.