Ottawa ferme la porte à la taxation des géants du web
OTTAWA | Ottawa refuse d’écouter le front commun d’artistes, de gens d’affaires et d’organismes du Québec qui demandent à ce que les géants du web soient taxés comme les entreprises d’ici.
« Notre gouvernement n’entend pas ajouter au fardeau fiscal des Canadiens. […] Notre gouvernement ne prévoit pas de changement dans ce domaine, et nous ne prévoyons pas modifier notre propre approche », a confirmé l’attachée de presse du ministre des Finances, Chloé Luciani-girouard.
JOLY ENTEND
Sous le feu des critiques depuis septembre, Mélanie Joly avait pourtant refusé hier de répéter que Netflix ne serait pas taxé.
« L’entente Netflix n’est pas parfaite et j’entends les préoccupations du milieu », a dit la ministre du Patrimoine.
Elle n’a pas répété une seule fois que le fédéral ne taxerait pas le service de diffusion en ligne, une promesse que les libéraux ont répétée à maintes reprises depuis la dernière campagne électorale.
CRITIQUES
Un collectif regroupant une centaine d’artistes, organismes et gens d’affaires a dénoncé hier un « traitement de faveur » du fédéral.
« On ne peut permettre aux géants étrangers d’échapper aux taxes que toutes les entreprises d’ici doivent prélever », disent-ils dans une déclaration publiée hier dans le Journal de Montréal.
Les critiques fusent contre le fédéral depuis qu’il a annoncé en septembre une entente de 500 M$ avec Netflix.
L’accord prévoit des investissements dans la production, mais ne soumet le service de diffusion en ligne à aucune taxe, contrairement aux diffuseurs traditionnels.
INVITATION À MORNEAU
Chez les néo-démocrates, on demande au ministre des Finances, Bill Morneau, de se lever.
« Il a reçu une lettre de Québec qui demandait la perception des taxes et il n’a pas répondu, c’est pitoyable », a déploré le porte-parole en matière de culture, Pierre Nantel.
Le lieutenant québécois du Parti conservateur a reproché au gouvernement Trudeau de faire la sourde oreille face au consensus québécois.
« L’entente avec Netflix est inéquitable envers tout le secteur économique », a indiqué Alain Rayes.