Prudence des entreprises de l’est-du-québec
Le maintien de l’imposition des droits compensatoires sur le bois d’oeuvre canadien force les entreprises de l’est-du-québec à jouer de prudence. On ne se décourage pas de ce revers puisqu’on croit que le Canada a peut-être perdu une bataille, mais certainement pas la guerre.
La décision de la Commission américaine internationale pour le commerce, jeudi, confirme la légitimité de l’imposition de droits antidumping et compensateurs punitifs, une situation qui préoccupe la région.
« L’industrie est toujours préoccupée par ça. Nous aussi, on est interpellés dans ces dossiers-là, mais je pense qu’il faut avancer, regarder de l’avant. Ça n’a pas l’impact de l’autre crise d’avant », a relaté vendredi Chantale Lavoie, préfet de la MRC de la Matapédia.
L’OPTIMISME DEMEURE
Bien que personne ne soit surpris de la décision, les acteurs de l’industrie du bois de la région, comme le Syndicat des producteurs forestiers, demeurent optimistes pour l’avenir. Les entreprises d’ici ont su s’adapter. Le Canada est sorti vainqueur à deux reprises devant les tribunaux internationaux dans ce genre de dossier.
« C’est sûr qu’il y a une certaine inquiétude, actuellement. On sait que notre produit est en demande aux États-unis. Il en manque du bois d’oeuvre aux ÉtatsUnis. On sait aussi qu’on a des alliés, comme l’état du Maine », a dit Charles Edmond Landry, directeur général du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-saint-laurent.
Cedrico, qui a des usines dans La Mitis et dans la Matapédia, vend 75 % de sa production chez nos voisins du Sud.
« Je ne dirais pas une gestion de crise, mais une gestion en conséquence du fait qu’on vend notre bois aux États-unis, on paie une taxe de 20 %. Donc, nous devons être plus prudents », a dit Denis Bérubé, président et directeur général de Cedrico.
Depuis l’imposition des droits compensatoires au printemps, l’entreprise a réussi à conserver son niveau d’opération.
« L’inquiétude que nous avons, c’est : est-ce que l’économie américaine va se maintenir ? Ce qui est prévu dans la prochaine année, c’est qu’il y ait une bonne économie, ça, c’est le point de départ. L’autre inquiétude, c’est lorsqu’on vend notre bois, on le vend en espérant avoir le retour de cette taxe », a précisé M. Bérubé.