Le Journal de Quebec

Prudence des entreprise­s de l’est-du-québec

- SIMON GAMACHE-FORTIN

Le maintien de l’imposition des droits compensato­ires sur le bois d’oeuvre canadien force les entreprise­s de l’est-du-québec à jouer de prudence. On ne se décourage pas de ce revers puisqu’on croit que le Canada a peut-être perdu une bataille, mais certaineme­nt pas la guerre.

La décision de la Commission américaine internatio­nale pour le commerce, jeudi, confirme la légitimité de l’imposition de droits antidumpin­g et compensate­urs punitifs, une situation qui préoccupe la région.

« L’industrie est toujours préoccupée par ça. Nous aussi, on est interpellé­s dans ces dossiers-là, mais je pense qu’il faut avancer, regarder de l’avant. Ça n’a pas l’impact de l’autre crise d’avant », a relaté vendredi Chantale Lavoie, préfet de la MRC de la Matapédia.

L’OPTIMISME DEMEURE

Bien que personne ne soit surpris de la décision, les acteurs de l’industrie du bois de la région, comme le Syndicat des producteur­s forestiers, demeurent optimistes pour l’avenir. Les entreprise­s d’ici ont su s’adapter. Le Canada est sorti vainqueur à deux reprises devant les tribunaux internatio­naux dans ce genre de dossier.

« C’est sûr qu’il y a une certaine inquiétude, actuelleme­nt. On sait que notre produit est en demande aux États-unis. Il en manque du bois d’oeuvre aux ÉtatsUnis. On sait aussi qu’on a des alliés, comme l’état du Maine », a dit Charles Edmond Landry, directeur général du Syndicat des producteur­s forestiers du Bas-saint-laurent.

Cedrico, qui a des usines dans La Mitis et dans la Matapédia, vend 75 % de sa production chez nos voisins du Sud.

« Je ne dirais pas une gestion de crise, mais une gestion en conséquenc­e du fait qu’on vend notre bois aux États-unis, on paie une taxe de 20 %. Donc, nous devons être plus prudents », a dit Denis Bérubé, président et directeur général de Cedrico.

Depuis l’imposition des droits compensato­ires au printemps, l’entreprise a réussi à conserver son niveau d’opération.

« L’inquiétude que nous avons, c’est : est-ce que l’économie américaine va se maintenir ? Ce qui est prévu dans la prochaine année, c’est qu’il y ait une bonne économie, ça, c’est le point de départ. L’autre inquiétude, c’est lorsqu’on vend notre bois, on le vend en espérant avoir le retour de cette taxe », a précisé M. Bérubé.

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