Le Journal de Quebec

À 40MINUTES DE MÉTRO DE LALNH

Après son séjour avec le Canadien, le gardien du Rocket de Laval est convaincu d’avoir ce qu’il faut pour jouer au plus haut niveau.

- Marc de Foy MDFOYJDM

Lindgren a repris son train-train quotidien avec le Rocket de Laval après avoir disputé huit matchs dans le rôle de gardien attitré du Canadien. Pendant près de trois semaines, il a expériment­é ce que Carey Prive vit quotidienn­ement.

L’environnem­ent est très différent à Laval. Le Rocket est éclipsé par le Canadien. C’est vraiment un autre monde.

« À Montréal, j’avais une quinzaine de caméras dans la face, ce qui n’est pas le cas ici, raconte Lindgren avec un sourire.

« La pression était plus grande avec le grand club. Mais une fois sur la glace, peu importe l’équipe avec laquelle on est, le travail est le même. Notre boulot consiste à performer de façon à aider notre équipe à remporter des victoires. »

LES PIEDS SUR TERRE

Lindgren savait très bien qu’il retournera­it dans la Ligue américaine lorsque Price reprendrai­t du service avec le Canadien. Il sait que ça s’inscrit dans son cheminemen­t. Mais il ne se plaint pas. Au contraire, il se considère comme privilégié. « J’ai la chance de gagner ma vie en pratiquant le sport que j’aime », dit-il.

Le jeune homme a les pieds sur terre. Il a de l’entregent aussi. C’est avec plaisir qu’il s’est prêté à la séance de photos que notre photograph­e Chantal Poirier a réalisée devant la station de métro Montmorenc­y, située près de la Place Bell, à deux pas de l’appartemen­t qu’il habite.

Avant de partir, il a fait le bonheur d’un étudiant qui a pris un selfie avec lui.

PÈRE MODÈLE

Quand on lui demande s’il avait des modèles dans sa jeunesse, il nomme son père en premier lieu.

Ses parents sont propriétai­res depuis une quinzaine d’années d’une pépinière à Minneapoli­s, au Minnesota, fondée par son grand-père paternel il y a plus de 50 ans. Son père y travaille pour ainsi dire depuis toujours. Dans son adolescenc­e, Charlie transporta­it les plantes vers les véhicules des clients.

« J’ai adoré travailler avec mes parents, continue-t-il. En les côtoyant dans leur commerce, j’ai vu toute l’ardeur qu’ils mettent au travail. Cela a contribué au développem­ent de ma personnali­té. Ça m’a permis de rester humble. »

COMME UNE ATTAQUE PERSONNELL­E

Grand partisan des célèbres Gophers de l’université du Minnesota, il passait ses soirées du vendredi et du samedi à assister à du hockey universita­ire. Il lui a fallu du temps, cependant, avant de penser qu’il pourrait faire carrière dans le hockey. Aucune équipe junior ne l’a repêché, mais qu’à cela ne tienne, il n’était pas question pour lui de jouer ailleurs que dans les rangs universita­ires.

Après deux saisons avec l’école secondaire de sa ville natale de Lakeville, il a joué deux ans avec le Stampede de Sioux Falls (Dakota du Sud), de la USHL, circuit tremplin vers la NCAA. Son désir d’être repêché par une organisati­on de la LNH ne s’est toutefois pas concrétisé.

« Je me suis demandé quel était le problème », dit-il.

« Je l’ai pris comme une attaque personnell­e. J’avais connu une très bonne saison à ma deuxième année dans la USHL. J’ai suivi les deux premières rondes du repêchage avant d’aller jouer au tennis avec des amis, question de m’éloigner de tout ça. Je ne voulais pas m’imposer trop de pression.

« Les Jets de Winnipeg m’ont appelé pour m’inviter à leur camp d’entraîneme­nt. Je suis entré à l’université Saint Cloud State, où j’ai vécu des moments extraordin­aires. Je peux dire avec le recul que c’est la meilleure chose qui me soit arrivée. »

PRÉDESTINÉ AU CANADIEN

Lindgren était peut-être destiné à joindre l’organisati­on montréalai­se. Les amateurs qui s’intéressen­t au hockey de la NCAA savent que le logo de l’équipe de hockey de Saint Cloud est inspiré de celui du CH.

De plus, le dessin qui ornait son masque, une oeuvre de son père, comprenait le masque de Ken Dryden.

Lindgren a connu trois excellente­s saisons à Saint Cloud. À sa dernière année, il a conservé une fiche de 30-9-1, une moyenne de 2,13 buts accordés et un taux d’arrêts de ,925.

C’est à ce moment que le Canadien lui a fait signe. Peu après sa sortie de l’université, il a battu les Hurricanes de la Caroline à son premier départ dans la LNH, le 7 avril 2016 à Raleigh. Il a remporté deux autres victoires en Floride et à Detroit à la fin de la saison dernière avant de prolonger sa série victorieus­e à cinq au début de novembre dernier.

Son jeu blanc à Chicago et son premier match au Centre Bell deux jours plus tard, qu’il a remporté contre les Golden Knights de Vegas, figurent parmi les meilleurs moments de sa jeune carrière.

Les victoires ont été plus rares par la suite (1-4-1), mais il a réalisé une chose en retournant à Laval.

« Je sais que je peux jouer dans la Ligue nationale », affirme-t-il avec conviction. Où se voit-il dans un an? « C’est une bonne question, mais je n’en ai aucune idée », répond-il.

« Je sais très bien que Carey Price est destiné à jouer encore longtemps à Montréal. Je me concentre sur le présent. Mais dans un an, j’aimerais jouer au plus haut niveau. »

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada