Pas d’accusation pour un geste qui a coûté une vie
Les parents de la victime n’en reviennent pas
Les parents de Jessika Ruest, happée mortellement le 11 juillet dernier à Saint-raymond alors qu’elle promenait son chien sur la route 365, sont atterrés après avoir appris qu’aucune accusation ne serait portée contre la conductrice.
René Ruest et Chantal Filteau ont appris la nouvelle le 4 décembre dernier, près de cinq mois après avoir perdu leur unique enfant, alors âgée de 24 ans.
« Le procureur a décidé qu’il n’y avait pas de matière à poursuite, car il considérait que l’accident avait pour origine une distraction, s’insurge M. Ruest. Je n’ai pas aimé cette réponse du tout. »
Or, au lendemain de l’événement, des témoins ont rapporté que la conductrice disait chercher un chèque-cadeau dans le coffre à gants de sa voiture, lorsqu’elle a happé Jessika. Sur le coup, elle croyait avoir frappé une borne-fontaine.
DISTRACTION
« Pour moi, de la distraction, c’est un acte impromptu, quelque chose qui nous prend par surprise. La conductrice a choisi de regarder dans son coffre à gants, ce n’est donc pas une distraction », enchaîne Mme Filteau.
Le couple, présentement à l’extérieur du pays, planifie de contacter un avocat. « Je veux voir s’il est possible de contester une décision de la couronne », explique le père de Jessika.
Malgré leur colère, les intentions du couple ne sont pas de traîner la conductrice dans la boue. Mais les parents éprouvés auraient souhaité qu’elle ait des conséquences et qu’elle pose un geste de sensibilisation.
« Elle pourrait, par exemple, s’impliquer dans la prévention de la distraction au volant », observe M. Ruest.
EXCUSES DEMANDÉES
« On punit le cellulaire, la drogue et l’alcool au volant, mais on ne punit pas ça. Ça n’a pas de sens », ajoute la mère. Elle souhaiterait également des excuses de la part de la conductrice.
Il s’agit d’un coup dur de plus pour le couple qui s’apprête à célébrer leur premier Noël depuis le décès de Jessika. « Le 11e jour de chaque mois, ça nous hante », confie M. Ruest.
Le couple tente du mieux qu’il le peut de surmonter cette épreuve. « Ce sont des montagnes russes », poursuit le père, ému par les sanglots de sa conjointe.
« J’ai beaucoup changé. Avant, je voyais beaucoup d’amis, mais là, on vit une retraite fermée. On se force pour ne pas se rendre fous, mais ça va toujours nous faire mal », termine M. Ruest.