Un chantier qui leur a fait la vie dure
Les travaux du futur pôle d’échanges du RTC a gâché la vie d’une centaine de copropriétaires CAROLE TÉTREAULT
Les copropriétaires des immeubles situés en bordure de la rue de la Pointeaux-lièvres dénoncent la négligence de l’entrepreneur et les dommages liés au chantier de démolition du futur pôle d’échanges du RTC.
Plusieurs copropriétaires du Domaine des Berges, à Québec, n’ont pas apprécié leur milieu de vie en 2017.
À proximité de huit immeubles et d’une centaine de logements, la démolition de deux bâtiments fédéraux s’est étirée du mois de mars au mois de novembre, alors qu’elle devait finir en juillet. À ce moment, la direction du RTC avait admis un léger retard, mais le chantier s’est finalement prolongé de plusieurs mois.
Le groupe de mécontents reconnaît que le RTC n’avait pas le choix de mener ce chantier. Toutefois, ils estiment que les inconvénients ont largement dépassé les limites.
DES DOMMAGES
Les voisins se plaignent notamment d’un chantier non sécuritaire, de dommages matériels, du concassage de béton, de la poussière néfaste, de l’arrosage insuffisant et de l’équipement de démolition inadéquat.
Selon eux, personne n’a été informé avant le début des travaux de démolition réalisés par CFG Construction.
« C’était au-delà du réel. Ils ont choisi de désagréger le béton sur place au lieu de le transporter. Imaginez nos systèmes de ventilation. C’était l’horreur totale ! », précise une résidente, Carole Tétreault.
« Après coup, les propriétaires considèrent que le RTC s’est servi de son service de communication, comme zone tampon, pour neutraliser les nombreuses plaintes », peut-on lire également dans un document interne rédigé par le représentant d’un syndicat de copropriétés.
En octobre, une liste des inconvénients aurait été présentée au RTC. Une mise en demeure pourrait être envoyée au RTC sous peu, et une poursuite n’est pas exclue.
Interrogé à ce sujet, le président du RTC, Rémy Normand, s’est montré très prudent.
« Étant donné le risque de poursuite judiciaire, je ne veux pas aller trop loin. Les travaux ont pris plus de temps. Il y a eu des problèmes techniques avec les conditions et les matériaux, notamment. »
« DES DISCUSSIONS »
Bris d’équipement, pluie, vacances de la construction et grève ont aussi allongé la durée des travaux, selon M. Normand. Quant aux dommages évoqués, ce dernier précise seulement que le RTC « n’a pas eu de réclamation » à ce jour.
« Il y a des discussions entre les syndicats de copropriétés et le RTC. Je ne peux pas nier qu’ils sont venus nous voir. On a fait des ménages des autos et des balcons. »
Lors de la séance du conseil d’administration du 29 novembre, Rémy Normand a répondu à la question d’une résidente, Dana Pescarus.
« Je pense que le RTC a fait beaucoup pour minimiser l’impact des travaux de démolition et de concassage pour les voisins du site », a dit M. Normand.
« C’est complètement faux. Ça n’a jamais été fait », rétorque Carole Tétreault.