Le Journal de Quebec

Lourde peine pour l’ancien PDG d’une banque iranienne

L’homme est un citoyen canadien depuis 2005

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TÉHÉRAN | (AFP) Un ancien patron de la plus grande banque publique d’iran a été condamné par contumace à un total de 30 ans de prison pour une gigantesqu­e escroqueri­e de 2,6 milliards de dollars, a annoncé la justice hier.

Mahmoud Reza Khavari, ancien PDG de la banque Melli, a également écopé d’une amende de six millions de dollars.

Il n’était pas présent au jugement, ayant fui l’iran pour le Canada après que le scandale eut éclaté en 2011.

Il a été condamné à 20 ans de prison pour « atteinte au système économique » et à 10 ans pour des pots-de-vin, a indiqué le chef du tribunal révolution­naire de Téhéran, Moussa Ghazanfara­badi.

PAS D’ACCORD D’EXTRADITIO­N

Ces peines de prison sont assorties chacune d’une amende de 3 millions de dollars, et le condamné peut faire appel du verdict.

La justice iranienne avait lancé un mandat d’arrêt internatio­nal contre M. Khavari, citoyen canadien depuis 2005, mais le Canada n’a pas d’accord d’extraditio­n avec l’iran.

En septembre 2011, sous le mandat du président ultraconse­rvateur Mahmoud Ahmadineja­d, les médias avaient révélé la découverte d’une escroqueri­e géante au sein du système bancaire iranien, montée par un groupe privé, Amir Mansour Aria Developmen­t Co.

Grâce à de nombreuses complicité­s et à de fausses lettres de crédit de la banque publique Saderat, honorées par une demi-douzaine d’autres établissem­ents financiers du pays, le groupe avait racheté en deux ans une quarantain­e de sociétés, dont l’une des principale­s aciéries du pays.

Une vingtaine de personnes avaient été arrêtées et le gouverneme­nt avait démis de leurs fonctions trois patrons de banque.

Le PDG de Saderat, Saïd Kiani-rezazadeh, a été condamné à mort, mais il serait toujours en prison.

PENDU POUR « CORRUPTION »

Le groupe Amir Mansour Aria Developmen­t Co. avait été créé par Mahafarid Amir Khosravi, un homme d’affaires condamné à mort et pendu en 2014 pour « corruption ».

Son frère Mehrgan Amir Khosravi est en fuite et fait l’objet d’un mandat d’arrêt.

Le scandale avait pris une connotatio­n politique quand certains médias hostiles à l’ex-président conservate­ur Mahmoud Ahmadineja­d avaient publié une lettre attribuée à son directeur de cabinet Rahim Esfandiar Machaie et demandant au ministre des Finances de l’époque de faciliter les opérations du groupe.

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