Le Journal de Quebec

La magie de Russell Wilson

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Depuis plusieurs semaines, le débat est ouvert pour déterminer qui méritera le titre de joueur le plus utile dans la NFL. Tom Brady ou Carson Wentz ? Et si le quart-arrière des Seahawks, Russell Wilson, les coiffait au fil d’arrivée…

Trop souvent, cet honneur individuel n’est pas considéré pour ce qu’il est réellement. Quand on parle de joueur le plus utile, il faut évaluer à quel point une équipe donnée serait démunie sans le joueur en question.

L’exercice de comparer, par exemple chez les quarts-arrières, les colonnes des verges accumulées et des passes de touchés pour déterminer un lauréat se veut trop simpliste. Quand on se penche sur l’impact d’un joueur sur la productivi­té globale de l’équipe, le débat peut être élargi.

C’est ainsi que Wilson doit figurer dans la discussion, au même titre que Brady et Wentz. Sans dénigrer l’excellence du quart-arrière des Patriots et de celui des Eagles, Wilson accomplit des miracles cette saison avec beaucoup moins à sa dispositio­n.

UN HOMME ORCHESTRE

Le leader des Seahawks a jusqu’ici lancé 26 passes de touchés. C’est égal à Brady et moins que Wentz, mais la qualité de ses receveurs est inférieure. Par-dessus tout, faut-il rappeler à quel point il évolue derrière une ligne offensive médiocre ? Wilson doit constammen­t courir pour sa vie et réaliser des jeux spectacula­ires là où plusieurs quarts seraient au sol.

Brady et Wentz sont non seulement mieux protégés en général, mais ils sont également appuyés par un jeu au sol infiniment plus performant que celui des Seahawks.

Parlant de course, Wilson, aussi inconcevab­le que cela puisse paraître, est le meneur de son équipe avec 432 verges au sol. Avec ses trois touchés par la course, il a donc été impliqué dans 29 des 30 touchés offensifs des Seahawks. Pensez-y un seul instant!

En cumulant ses gains aériens et terrestres, Wilson a produit 82,2 % des gains de l’attaque. À titre de comparaiso­n, Wentz (64,6 %) et Brady (71,5 %) ne sont pas à ce niveau impensable.

UN RÔLE MAJEUR

Évidemment, la tenue de la défensive entre aussi en ligne de compte dans la performanc­e globale d’une équipe. À cet effet, les Patriots, après un départ défensif chaotique, sont ceux qui donnent le moins de points à travers la ligue depuis la cinquième semaine.

Les Eagles logent pour leur part au troisième rang en défensive. De leur côté, les Seahawks, affligés par de nombreuses blessures dans la tertiaire, ne sont plus aussi dominants défensivem­ent que par les années passées.

C’est aussi avec ce facteur que Wilson se démarque, puisqu’il est moins bien appuyé que ses rivaux dans toutes les phases du jeu.

La course est loin d’être terminée et l’évaluation finale risque de changer. Cependant, omettre la candidatur­e de Wilson ne respectera­it pas la véritable définition de joueur le plus utile.

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PHOTO AFP Russell Wilson donne une chance de gagner aux Seahawks chaque fois qu’il touche le ballon.
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