52 317 $ dépensés pour absolument rien
Montant pour les jurés au procès avorté de Tony Accurso
Les contribuables ont payé plus de 52 000 $ pour les jurés au premier procès de l’entrepreneur en construction Tony Accurso, une dépense qui s’est finalement avérée inutile parce que les procédures ont avorté juste avant la fin.
Les 12 membres du jury ont reçu des indemnités totalisant près de 33 000 $ pendant le procès qui a duré environ un mois, selon les chiffres rendus disponibles par le ministère de la Justice à la suite d’une demande d’accès à l’information. Ce montant correspond à leur « salaire » de 103 $ par jour. À cela s’ajoutent 5000 $ versés en indemnités aux candidats jurés qui se sont déplacés au palais de justice de Laval.
Près de 600 Lavallois avaient été convoqués le 10 octobre au palais de justice de leur ville dans le cadre de la première étape visant à déterminer la composition du jury. Le ministère public a également pris en charge plusieurs frais de repas, de stationnement et de fournitures de bureau pendant la durée des procédures.
D’AUTRES FRAIS
Le montant réel qu’a coûté aux contri- buables le premier procès de M.accurso pour fraude, corruption et complot est beaucoup plus important que ces 52000 $, mais il est difficile à évaluer. Il faut y ajouter, entre autres, les salaires des avocats, analystes et enquêteurs de la Couronne ainsi que des frais d’expertise.
Le Ministère de la Justice affirme ne pas détenir de document qui permettrait de connaître de telles dépenses.
Tony Accurso est accusé d’avoir participé à la collusion dans les contrats publics à Laval, sous le règne de l’ex-maire Gilles Vaillancourt. C’est le 17 novembre dernier que son procès a brusquement pris fin, alors que la Couronne s’apprêtait à livrer sa plaidoirie finale.
Le juge James Brunton, de la Cour supérieure, a affirmé que c’était la première fois en 15 ans de carrière qu’il prononçait un tel arrêt des procédures.
JURÉE CONTAMINÉE
Cette mesure exceptionnelle a dû être prise parce qu’une membre du jury, la jurée numéro 6, a été « contaminée ». Son oncle lui a fourni des renseignements concernant Marc Gendron, un des collecteurs de pots-de-vin de l’ex-maire. – Avec la collaboration de Marie-christine Trottier