Le Journal de Quebec

Un policier en skateboard fait parler de lui

Le projet du patrouille­ur de Longueuil sera reconduit l’été prochain

- CLAUDIA BERTHIAUME

Des États-unis à l’australie en passant par le Royaume-Uni, l’histoire du patrouille­ur en skateboard de la police de Longueuil a fait le tour du monde. Le projet de cet ex-décrocheur a été couronné de succès, au point où on se l’arrache maintenant pour qu’il raconte sa vie dans les écoles.

Lorsqu’il a parlé de son idée de patrouille en skateboard à son chef, Thierry Hinse-fillion était loin de se douter que son nom serait cité en exemple jusqu’en Chine et au Vietnam. « C’est inimaginab­le ! » dit-il. À la suite d’un reportage publié dans Le Journal en juin dernier, des médias de tout le Canada et de l’étranger ont raconté l’histoire unique du policier.

Une équipe du quotidien The Guardian est venue de Grande-bretagne pour le filmer. Un journalist­e de New York a demandé à patrouille­r avec l’agent de 32 ans, mais le temps a manqué pour que cela se réalise.

CENTAINE DE REPORTAGES

Cet automne, le président d’influence Communicat­ion, Jean-françois Dumas, a recensé plus d’une centaine de reportages traitant du patrouille­ur de Longueuil dans le monde entier.

« Un jeune policier, ancien décrocheur, près de ses concitoyen­s. C’est tout simplement magique. [...] À une époque où l’image des policiers est mise à mal à travers l’amérique, qui se plaindra d’un tel rayonnemen­t », écrivait M. Dumas dans la section Débats de La Presse+.

CRÉER DES LIENS

Sur la scène locale, Thierry Hinse-fillion est aussi très populaire. Son initiative de patrouille­r dans les skateparks de l’agglomérat­ion de Longueuil a été un succès.

De juin à octobre, de jour comme de soir, il a développé une relation privilégié­e avec les adeptes de planche à roulettes, tout en exécutant des figures sur la sienne.

« Après 10 minutes, les gens avaient oublié mon uniforme. Ils voyaient juste quelqu’un comme eux. Ça permet de créer des liens forts », explique l’agent.

Il a aussi rencontré plusieurs jeunes vivant des problémati­ques, tant scolaires que familiales. Le policier qui a décroché de l’école à l’âge de 15 ans – pour y revenir à 23 – utilise sa passion pour le skateboard afin de montrer qu’on peut réaliser ses rêves en persévéran­t.

DE RETOUR EN 2018

« Si tu es capable de sauter un escalier en skate, tu es capable de faire bien des choses », illustre-t-il.

Fait à souligner, le policier n’a jamais eu à faire des arrestatio­ns ou à remettre des contravent­ions lors de ses patrouille­s. « Ma seule présence était dissuasive », note-t-il.

Pour le chef de l a police de Longueuil, le projet a été très concluant.

« Il sera reconduit l’an prochain, mais je ne sais pas sous quelle forme exactement », indique Fady Dagher, ajoutant que d’autres policiers ont signifié leur intérêt à y participer.

Durant l’hiver, Thierry Hinse-fillion donnera des conférence­s dans les écoles. Une trentaine de jeunes de l’école Heritage se sont d’ailleurs déplacés au Spin Skatepark du quartier Dix30 mardi dernier pour le rencontrer.

« Si ça peut changer l’image de la police et donner une meilleure réputation aux skateparks, c’est tant mieux », a résumé le copropriét­aire du Spin, Stéphane Vallée.

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PHOTO CHANTAL POIRIER L’agent Thierry Hinse-fillion a donné la semaine passée sa première conférence au Spin Skatepark de Brossard, au quartier Dix30, devant une trentaine de jeunes.

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