Le Journal de Quebec

Du bonheur à l’approche des Fêtes

Les joueurs du Tricolore visitent les enfants malades à l’hôpital Sainte-justine

- François-david Rouleau l Fdrouleauj­dm fdavid.rouleau @quebecorme­dia.com

Il faut des nerfs d’acier et un coeur de pierre pour ne pas être ému en déambulant dans les corridors de l’hôpital Sainte-justine. À une douzaine de jours de Noël, les scènes sont déchirante­s.

Ce n’est pas encore le père Noël qui est passé par les centaines de chambres de l’établissem­ent. Mais c’est tout comme… Une visite des joueurs du Canadien dans sa chambre, ça ne s’oublie pas! Et ce, peu importe le dossier qu’affiche l’équipe, sur la patinoire.

Victor Chevalier, un petit bonhomme de 11 ans rempli d’énergie, ne portait plus à terre tellement il était content de rencontrer ses idoles. Jonathan Drouin et Charles Hudon ont fait un arrêt à sa chambre de l’unité de médecine pédiatriqu­e, au septième étage, pour le saluer et lui remettre un sac rempli de souvenirs.

Des présents qui lui ont fait oublier, quelques minutes, pourquoi il réside à Saint-justine depuis deux semaines, et ce que les médecins ont diagnostiq­ué. Il a récemment appris qu’il est atteint de la maladie de Crohn, une maladie inflammato­ire chronique de l’intestin sans remède définitif. Elle peut revenir en tout temps.

« Je viens d’apprendre ça. Je suis déçu de ce diagnostic, mais je suis à la bonne place et entre bonnes mains. Cette rencontre me fait très plaisir. Je suis sous le choc. Je n’en reviens pas d’avoir rencontré mes joueurs préférés », a raconté le jeune partisan depuis son lit, tout sourire.

Si tout se déroule comme prévu, il devrait obtenir son congé aujourd’hui. La « fortune » a voulu qu’il puisse vivre ce moment unique. Quand il reprendra des forces, il retrouvera ses coéquipier­s des Seigneurs de De Mortagne, dans le pee-wee A. Il devra par contre se tirailler avec cette maladie tout au long de sa vie.

FOU COMME UN BALAI

Dans une autre chambre, Julien Houle, cinq ans, n’en croyait pas ses yeux quand il a ouvert la porte. En plus de Drouin et de Hudon, il voyait devant lui Andrew Shaw qui lui tendait sa carte, « la plus importante de toutes », disait à la blague le numéro 65 du Tricolore.

Ne faisant ni une ni deux, Julien s’est empressé de déballer son sac de souvenirs et d’étendre les cartes sur son lit avant de sauter dans un fauteuil roulant l’amenant à d’autres tests. « C’est un très bel épisode dans une succession de mauvaises nouvelles, a dit la mère du petit garçon atteint de fibrose kystique. Ça lui lance un message d’espoir dans tous les tests qu’il doit subir. »

AUTRE PERSPECTIV­E

Ambassadeu­r du centre hospitalie­r de l’université de Montréal depuis la mi-septembre, Jonathan Drouin est à l’aise de se promener dans les corridors. Il s’amuse et parle aux enfants.

« Nous voyons des jeunes qui n’ont vraiment pas le scénario de vie idéal. C’est très spécial. Ça amène une perspectiv­e différente à laquelle nous ne sommes pas habitués, a expliqué l’attaquant qui en est à sa première campagne à Montréal.

C’est difficile de constater tout ça, a ajouté humblement l’athlète de 22 ans. Si notre présence fait en sorte qu’ils (les enfants) peuvent voir les choses différemme­nt, c’est tant mieux. »

« Nous voulons les aider à passer au travers, a renchéri Hudon. Si nous ne devons pas lâcher sur la patinoire, eux non plus ils ne doivent pas lâcher. Ils doivent continuer à se battre pour survivre. Juste de petits gestes peuvent les aider. »

Père de la petite Lyah-hope, sa femme et lui attendent à nouveau le passage de la cigogne. Avec une boule dans l’estomac, il ne peut s’empêcher de penser à sa fille quand il visite les hôpitaux pour enfants.

VISITE ATTENDUE

Jérémie-olivier Thériault a défié la tempête avec sa mère Cathy Champoux pour rencontrer le Canadien. Normalemen­t, il réside au centre de réadaptati­on MarieEnfan­t, dans l’est de la ville.

Ce grand fan de Carey Price et de Max Pacioretty ne voulait surtout pas rater sa chance. Il a serré la pince du capitaine dans le hall d’entrée de l’hôpital. Un simple geste qu’il n’aurait pu accomplir il y a à peine quelques semaines. Atteint de la chorée de Sydenham, une maladie infectieus­e du système nerveux central, depuis plus de trois mois, il reprend tranquille­ment des forces.

Il a même pu se pencher pour que le capitaine laisse sa griffe sur son chandail, un moment « heureux » selon sa réaction, et émouvant pour sa maman, comme pour tous ses parents qui ont vu leur enfant sourire malgré les petits et gros pépins de la vie quotidienn­e à l’hôpital.

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