Un immeuble litigieux incendié
Le 141, rue Saint-paul, « presque vendu », a été détruit et le commissariat aux incendies enquête
L’incendie du 141, rue Saint-paul hier a ajouté un chapitre à cette rocambolesque histoire. La transaction immobilière qui était sur le point de se conclure a déraillé en raison des flammes.
Lorsqu’il s’est levé hier matin, Patrick Thériault, le président d’habitation Canadienne, croyait qu’il était le nouveau propriétaire de l’immeuble incendié. Il avait même déjà fait assurer le terrain. À la suite de l’incendie, le bâtiment a dû être détruit. « J’étais sûr que j’étais propriétaire », a relaté au Journal le constructeur qui travaille depuis plusieurs mois à l’élaboration d’un projet immobilier à cet endroit qui respecterait le patrimoine et les règles de la Ville. Le Journal avait d’ailleurs publié les plans du projet.
« J’étais assuré. J’étais prêt. Si j’avais été propriétaire, ça serait mes assurances. Mais là, je n’ai absolument rien à voir là-dedans », a signalé M. Thériault qui aimerait encore faire l’acquisition du terrain.
LITIGE
Le propriétaire du bâtiment vétuste et inhabité est en litige avec la Ville depuis plusieurs mois. Il venait d’accepter une offre d’achat d’habitation Canadienne, sans condition.
Patrick Thériault a signé sa partie des documents chez le notaire lundi. Puis, mardi, les papiers ont été envoyés par courriel à Denis Bordeleau, le propriétaire du bâtiment depuis 40 ans. Il devait prendre un rendez-vous avec le notaire afin de signer la vente. Or, la température et un manque de communication avec le notaire auraient empêché l’homme d’appliquer sa griffe. « On a toujours l’intention de signer. On n’avait pas de rendez-vous avec le notaire », a mentionné Denis Bordeleau qui doit plus de 50 000 $ à la Ville en constat d’infraction pour nuisance et pour des taxes impayées.
ENQUÊTE
Mais, surprise, entre les deux signatures, le bâtiment a été la proie des flammes. Un brasier qui fait l’objet d’une enquête au commissariat aux incendies. Le bâtiment était vacant et n’avait pas l’électricité. « Aucune hypothèse n’est écartée. Ça peut être criminel comme ça peut ne pas l’être », a indiqué Bill Noonan, le porte-parole du Service des incendies de la Ville de Québec. L’enquête pourrait d’ailleurs être difficile à cause de l’instabilité du bâtiment qui a empêché les enquêteurs d’y entrer avant la démolition.
Ainsi, ce processus pourrait encore retarder la vente du terrain. « Il ne peut pas signer, il faut régler les enquêtes des policiers et la démolition », a mentionné Patrick Thériault. « Si la Ville met ça à terre et que le bâtiment à côté tombe dans le trou, ça ne m’intéresse pas. Il y a maintenant bien des choses à voir avant de signer chez le notaire. »
L’incendie a pris naissance vers 5 heures du matin hier. Des voisins ont été incommodés par la fumée et ont alerté les autorités.