Le Journal de Quebec

« On n’est pas sortis de l’auberge »

- STÉPHANIE MARTIN

Le comité exécutif de la Ville de Québec a lancé hier le processus d’expropriat­ion de la propriété du 141, rue Saint-paul, ce qui pourrait laisser un trou béant pendant longtemps dans le paysage du Vieux-port.

La Ville attendait avec impatience la transactio­n qui devait se dérouler mardi entre le propriétai­re de l’édifice à l’abandon depuis des années, Denis Bordeleau, et Habitation Canadienne, qui avait le feu vert de la commission d’urbanisme pour démolir l’édifice et en construire un neuf.

Hier, le maire, Régis Labeaume, a eu la surprise de constater au petit matin que l’édifice était en feu.

De plus, il a appris que la transactio­n prévue la veille n’a jamais eu lieu. S’il espérait ne pas avoir à lancer l’expropriat­ion, son administra­tion a maintenant convenu d’aller de l’avant.

« On vote ça ce midi, a annoncé M. Labeaume. On entreprend la procédure d’expropriat­ion à l’égard de la question de santé et sécurité. On demande à un juge de la Cour supérieure. Vous savez que c’est compliqué. […] On va le voter quand même. »

PREMIÈRE ÉTAPE

La première étape a été de demander à la Cour d’« ordonner les travaux requis pour compléter la démolition du bâtiment par son propriétai­re ou à défaut par la Ville ».

Les procédures risquent d’être très longues, affirme le maire, qui convient qu’il pourrait y avoir un trou sur la rue Saint-paul pendant des années. « Ça ressemble à ça. » Entre-temps, il semble bien qu’habitation Canadienne ne pourra pas réaliser son projet. « Combien de temps ça va prendre? Je ne sais pas parce qu’on s’en va en Cour supérieure. […] On n’est pas sortis de l’auberge. »

À moins que « la pression » ainsi mise par la Ville sur le propriétai­re accélère les choses et le force à conclure rapidement une transactio­n, a expliqué M. Labeaume. « On enlève ça [la menace d’expropriat­ion, s’il y a une entente]. Nous autres, c’est pour mettre de la pression. On veut motiver les gens. »

Le maire parle d’un « cas parfait » qui illustre l’incapacité pour la Ville d’agir contre les propriétai­res négligents. Une question que M. Labeaume veut faire valoir devant les élus du gouverneme­nt provincial en janvier. Il déplore que les pouvoirs octroyés par le gouverneme­nt dans la Loi sur la capitale nationale soient insuffisan­ts.

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