Trump tente de sauver la face après la défaite de Roy Moore
WASHINGTON | (AFP) Le président américain Donald Trump était en position difficile hier après la gifle électorale de l’alabama qui réduit encore sa marge de manoeuvre au Congrès et donne des idées — et des espoirs — au camp démocrate.
La victoire surprise du démocrate Doug Jones dans cet État conservateur du sud des États-unis où les républicains n’avaient plus perdu depuis un quart de siècle est dure à avaler pour l’occupant de la Maison-blanche qui était monté en première ligne pour son adversaire, l’ex-magistrat Roy Moore.
Après une première réaction plutôt magnanime mardi soir dans laquelle il avait félicité Doug Jones — « une victoire est une victoire » —, le milliardaire a retrouvé un ton plus bagarreur hier à l’aube.
« J’avais raison ! » a-t-il lancé sur Twitter dans une formule pour le moins audacieuse au lendemain de ce revers très personnel dans un État qu’il avait emporté haut la main lors de la présidentielle.
L’explication avancée par Donald Trump ? Il avait soutenu, lors de la primaire républicaine, l’opposant de Roy Moore.
Une autre lecture s’imposait cependant à Washington : le milliardaire, qui vante régulièrement son sens politique, aura en l’espace de quelques mois misé deux fois sur le mauvais cheval.
AMBIANCE MOROSE
Le président américain avait en effet choisi d’aller à contre-courant de la plupart des ténors républicains qui avaient retiré leur soutien à Roy Moore après des accusations d’agression sexuelle sur mineures.
Au sein du « Grand Old Party », l’ambiance était morose au moment où débutait l’autopsie de la défaite (Doug Jones a obtenu 49,9 % des voix, contre 48,4 % pour Roy Moore).
Et les couteaux sont déjà tirés. Principale cible ? Stephen Bannon, ancien conseiller de Trump. L’élu républicain new-yorkais Peter King n’a pas mâché ses mots contre cet homme « qui a l’air d’un poivrot » et qui « n’a pas sa place sur la scène politique nationale ».
Cette victoire inimaginable il y a encore quelques semaines offre par ailleurs des perspectives aux démocrates, longtemps groggy par la défaite surprise de Hillary Clinton.
« Ce que Doug a fait hier est exactement ce que nous pouvons faire à l’échelle nationale, aller dans tous les coins du pays, défendre nos valeurs, parler des sujets que les gens ont à coeur », s’est félicité le président du parti démocrate, Tom Perez sur CNN.